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Interview Véronique Langrand, Consultante en marketing digital & communication d’entreprise

Véronique LangrandBonjour à tous. J’espère que vous allez bien.

Je reviens aujourd’hui avec la 6è interview de la mini série d’interviews de “seniors” digitalo-compatibles commencée l’année dernière ! Quel succès pour cette petite série d’interviews ! Merci à tous de les lire et merci à mes invités de partager leur histoire avec nous ! C’est Véronique Langrand qui continue la danse..

L’origine de cette série d’interviews ? Un sympathique échange avec Yann Lemort, consultant et formateur SEO, après mon article sur comment apprendre le SEO. D’après Yann, les seniors et le seo sont une équipe qui gagne ! Il vous explique tout dans son article sur le blog.

L’objectif de cette mini série ? Vous faire découvrir à travers des parcours, des expériences et des témoignages riches, que le digital n’est pas accessible uniquement aux générations 2.0 et qu’une reconversion professionnelle n’est pas insurmontable malgré une image de pénibilité, bien au contraire.

Et voici aujourd’hui la 6ème interview. Après Arnaud Robin, Porteur du Projet SilWorld chez EuraTechnologies, Christophe Bernard, manager marketing et e-commerce, Valéry Hapiot, CEO BOTTLA, agence de Search Marketing, Pierre Barbez, entrepreneur et co-fondateur de “La Green Session” et Muriel Griveaud, responsable SEO chez Afflelou, j’accueille sur le blog une femme surprenante, Véronique Langrand, Consultante en marketing digital et communication d’entreprise.

Je vous laisse découvrir son interview passionnante et remplie de sagesse. Belle lecture !

Que faisiez-vous avant de reprendre vos études et pourquoi les avoir reprises ?

Pour faire simple, lorsque j’étais responsable communication, je me suis interrogée sur ma capacité à exercer ma fonction sans connaissance ou maîtrise du digital. Je suis issue d’une génération qui n’a pas vraiment intégré les outils digitaux au cours de ses études comme on peut le voir aujourd’hui dans certaines écoles ou à l’université. J’ai donc cherché une formation qui répondait en premier lieu à cette problématique. J’ai trouvé la réponse à l’AFPA dans un premier temps. Durant 2 mois, j’ai appris à bâtir une stratégie « social media ».

Cela m’a donné envie d’élargir mes connaissances au marketing digital. J’ai donc intégré un MBA en marketing digital à l’EFAP l’année suivante. Et c’est réellement dans ce contexte que j’ai découvert le SEO. Yann Lemort y était intervenant. J’ai adoré son cours, même si son style est un peu hors normes (rires). C’est à ce moment-là que j’ai compris qu’il y avait un créneau à prendre pour moi car il y parlait beaucoup de sémantique. Et cela tombait bien. Moi qui suis une littéraire à la base, forcément, ça me parlait. Lors de ces études, j’ai dû aussi réaliser un stage (eh oui, comme quoi, il n’y a pas d’âge pour cela non plus). J’ai choisi de l’effectuer dans une petite agence SEO pour « mettre les mains dans le cambouis ». Ça a été formateur !

Par la suite, j’ai continué de m’intéresser au SEO. Au travers de lectures mais aussi de formations comme celles de Laurent Bourrelly sur le cocon sémantique.

Racontez-nous les difficultés engendrées par la reconversion professionnelle !

Pour ma part, elles ont essentiellement été financières et familiales. Financières parce que j’ai dû accepter, mon entourage également, de diminuer notre niveau de vie le temps de la formation. Familiales parce que mon fils avait 3 ans à l’époque. L’âge où l’on tombe malade régulièrement et où on se réveille encore la nuit. En plus, il y avait pas mal de projets de groupe à réaliser dans des délais courts. Ajoutez à cela la gestion de la vie de famille. La vie a été parfois difficile. Je me suis souvent dit que j’allais laisser tomber. Je dormais en moyenne 4 à 5h par nuit parce que je réalisais mes projets après que tout le monde parte se coucher. Ça n’a pas été une sinécure. Pourtant, je ne regrette absolument pas quand je vois où j’en suis aujourd’hui !

Qu’est-ce qui vous a plu ou interpellé dans le SEO ?

Comme je l’ai dit, c’est l’usage de la sémantique qui m’a le plus interpellée. Je pensais, comme bon nombre de personnes, que le SEO c’était un « truc technique de Geek » incompréhensible. Alors, bon, il y a aussi de la technique. Et même si vous travaillez plutôt comme moi, le contenu, il faut avoir quelques notions tout de même. Mais ce qui me plaît vraiment dans le SEO, c’est que grâce à l’analyse lexicale que je fais d’un site par exemple, je peux proposer une ligne éditoriale unique, ciblée et adaptée à la marque pour laquelle je développe une stratégie de visibilité digitale.

De la même manière, lorsque je me penche sur le cocon sémantique d’un site (à mon humble niveau), cela me permet de proposer du contenu plus ciblé, plus qualitatif et à l’infini finalement. C’est ce que j’ai appris avec Laurent Bourrelly. Grâce au cocon, vous n’êtes plus jamais à court d’idées. Un cocon bien travaillé permet de faire du sur mesure en choisissant les pages que l’on souhaite rendre visibles. C’est de la dentelle. Et ce que j’aime surtout dans ces deux exercices, c’est que cela requiert de faire fonctionner un peu ses neurones !

Apprendre le SEO par soi-même

Que faites-vous depuis la fin de vos études et quelle est la place du SEO dans votre vie depuis ?

J’ai achevé mes études en 2000. Ça ne date pas d’hier. Depuis, j’ai eu plusieurs vies professionnelles. Sans doute parce que je suis curieuse et j’aime apprendre. Deux conditions indispensables me semble-t-il pour aborder le SEO. C’est donc un domaine qui me correspondait assez bien. L’apprentissage du SEO m’a aussi donné des ailes pour étudier davantage de sujets connexes comme la rédaction web et le copywriting. Des sujets que je maîtrise aussi aujourd’hui.

Comment continuez-vous à suivre les évolutions de la discipline ?

J’essaie de prendre le temps de lire les articles et de visionner les tutos des grands noms du SEO en France notamment. Ceux d’Olivier Andrieu, de Laurent Bourrelly. Les vôtres aussi. Il n’y a pas tant de femmes dans ce secteur. Il en faudrait plus. Les outils sont bien faits et accessibles. Je lis aussi des ouvrages sur le contenu SEO. Le livre d’Isabelle Canivet par exemple sur la rédaction web SEO. Je fais partie aussi de groupes de discussions sur Facebook.

Que conseillez-vous aux nombreux seniors qui veulent se former au digital et plus particulièrement au SEO ?

C’est difficile de donner des conseils. L’un n’est pas l’autre. Mais si comme moi, la personne part de zéro, je dirais qu’il est sage de commencer par une formation courte pour sentir si cela lui plaît ou pas. Ensuite, ne pas se faire une montagne des outils digitaux. Lorsque j’ai entamé le MBA, j’appréhendais de cliquer. Et puis il a bien fallu que je m’y mette à un moment donné. J’avoue que mes camarades de classe qui avaient 20 ans de moins que moi m’ont largement aidé sur ce point. Une chance finalement d’avoir été entourée de jeunes à cette période. Quant au SEO, je pense que c’est un domaine tellement riche que chacun peut y trouver un intérêt. C’est un domaine vraiment intéressant pour celui qui aime analyser, écrire, comprendre comment fonctionnent les choses et apprendre (encore et toujours ;).

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Quelles sont les qualités indispensables à avoir pour être un bon consultant SEO ?

Je pense qu’un.e consultant.e, spécialisé.e ou non en SEO, doit savoir écouter en premier lieu. Être humble. Le SEO bouge souvent. Les promesses dans ce domaine sont difficilement tenables. Il faut savoir rester modeste. Il ou elle ne doit pas avoir peur non plus de proposer des alternatives innovantes. Faire ce que tout le monde fait ne permet pas à une marque de sortir du lot. Le ou la consultant.e SEO, formé.e correctement prendra le projet dans toutes ses dimensions, aussi bien techniques que sémantiques. Il lui faudra aussi comprendre l’ensemble de l’écosystème du site web audité avant de se lancer dans des préconisations.

Vous reconvertir professionnellement a-t-il été bénéfique à votre bien-être/accomplissement personnel/professionnel ?

Oui, cela est bénéfique sur tous les plans. Avant cela, j’avais l’impression d’être dans une voie de garage. Confortable certes, mais immuable. J’ai donc pris une décision radicale qui a été difficile au départ. Le chemin n’a pas été simple. Je ne savais pas trop dans quoi je me lançais. Ma famille s’est inquiétée au début. Et puis elle a vu que je m’accrochais, que cela me plaisait. Sur le plan professionnel, je ne me suis pas spécialisée dans le SEO à proprement parlé. J’ai capitalisé sur mes compétences en communication pour devenir consultante en communication et en marketing digital. Et j’avoue que la compétence SEO que je développe dans mes prestations intéressent beaucoup les entreprises. Car au final, je suis capable de me pencher sur de nombreux sujets.

Comment le SEO a-t-il changé votre vie ? Avez-vous trouvé votre voie ?

Le SEO est un univers à part, somme toute assez complexe. Je ne pensais pas être capable de l’appréhender. Cela m’a convaincue que j’étais encore capable d’apprendre !

Il m’a permis aussi d’étoffer mes compétences et d’offrir à mes clients un œil plus « critique » même si je n’aime pas ce mot, sur leurs stratégies de contenu. Le SEO est mon élément différenciant en quelque sorte.

Comment réussir sa reconversion professionnelle ?

Il faut, je pense, que les proches qui vivent avec la personne qui souhaite se reconvertir acceptent qu’elle soit moins disponible. Accepter aussi pour soi-même l’impression peut-être de faire deux pas en arrière pour mieux rebondir ensuite. Une reconversion, ça prend du temps. Il est nécessaire de se fixer un objectif professionnel dans le temps. Décider de se donner 1 an ou 2 ans selon ses aspirations et ses capacités propres. Pour ma part, j’y suis allée par étape. D’ailleurs je suis en formation actuellement et si on m’avait dit que j’y serai encore cette année, je n’y aurais pas cru ! Dernière chose : ne pas lâcher prise. La ténacité, la conviction que ce que l’on fait nous amènera vers « un mieux » est primordial, de mon point de vue.

Comment mieux sensibiliser les entreprises aux enjeux du SEO ?

C’est un peu compliqué encore, notamment dans les PME qui ne disposent pas toujours d’un spécialiste dans leurs murs. Ça commence à venir. Il suffit de regarder le nombre d’offres d’emploi qui ne cesse d’augmenter dans le secteur du SEO et du marketing digital plus largement. Le SEO est au cœur de toute bonne stratégie de marketing digital. C’est le message qu’il faut leur faire passer. Il ne sert à rien de dépenser des sommes astronomiques en publicités payantes si déjà le site est mal structuré, le contenu inexistant ou si les pages « mettent un temps fou » à charger. Parce que, dans ce cas, « bye bye prospect ». Le SEO est fait pour l’utilisateur en premier lieu. Autant rendre son expérience la plus agréable possible. Je pense que les entreprises en ont un peu plus conscience aujourd’hui. Pas toutes encore. De toute façon avec la recherche vocale qui prend de l’ampleur, les usages qui changent aussi (on le voit bien avec la crise sanitaire), il faudra bien qu’elles s’y mettent si elles souhaitent être trouvées sur la Toile.

Autre chose pour la fin ?

Je voulais vous remercier de m’avoir interrogée sur mon parcours. Il n’est pas toujours simple d’expliquer les raisons d’un changement de cap. C’est aussi un bon exercice de catharsis. Et d’ajouter qu’on gagne toujours à se former, à tout âge. Cela permet de se sortir de situations parfois inextricables. Il n’est jamais trop tard pour réaliser ses envies professionnelles !

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