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Interview Muriel Griveaud, Responsable SEO chez Afflelou

Muriel Griveaud SEO afflelouBonjour à tous, j’espère que le weekend fut reposant ! Ici petite mine, les maux d’hiver sont arrivés 🙂

La semaine dernière, nous avons fait la connaissance de Pierre Barbez, entrepreneur et co-fondateur de “La Green Session”. Cette première interview donnait le top départ d’une mini série d’interviews de “seniors” digitalo-compatibles ! La genèse de cette série ? Mon article comment apprendre le SEO, un fort sympathique échange avec Yann Lemort, puis un article sur l’équipe gagnante seniors et SEO.

On continue aujourd’hui sur cette belle lancée, avec notre seconde interview. J’accueille à cette occasion, Muriel Griveaud, responsable SEO chez Afflelou. Je vous laisse découvrir son interview passionnante et remplie de sagesse. Belle lecture !

Que faisiez-vous avant de reprendre vos études et pourquoi les avoir reprises ? Pourquoi vous êtes-vous tourné vers le digital (le SEO ?)

Dans une vie précédente, j’étais dans la gestion de projets informatiques SAP. Pour ceux qui ne connaissent pas, SAP est un système d’information centralisé qui gère tous les processus métiers d’une entreprise. J’ai commencé à Londres, où j’ai vécu pendant 9 ans et travaillé pour deux grands groupes côté business en tant qu’utilisatrice et ensuite à Paris comme consultante SAP puis consultante SAP senior (voilà déjà le « joli » mot qui pointe le bout de ses lettres) dans un cabinet conseil très connu. Et pour finir, j’ai été manager d’une équipe internationale dans un grand groupe où je gérais à la fois le support utilisateurs et les projets du groupe en Europe.

Je me trouvais dans une zone de confort plutôt agréable du point de vue relationnel et économique mais aussi dans une organisation fermée sur elle-même, peu de formations et peu de perspectives d’avenir en dehors de déploiements de solutions répétitifs. Bref ! Une routine un peu pesante s’était installée sans que je m’en aperçoive.J’avais envie de retrouver le gout d’apprendre, de m’essayer à de nouvelles disciplines, d’être dans un mouvement qui permet à nouveau les prises d’initiatives, le design « out of the box ».

Le monde du digital, des start-ups, des méthodologies agiles, de l’intelligence artificielle, m’intriguait de plus en plus et je voyais bien que ce monde était déjà en train d’engendrer d’importantes mutations. Il fallait que je le découvre de l’intérieur. Je tenais mon nouveau challenge et la décision de la reconversion s’est imposée.

Racontez-nous les difficultés engendrées par la reconversion professionnelle !

De manière générale, la reconversion professionnelle en soi et à l’échelle individuelle est activable à tout moment. On peut, et heureusement, apprendre à tout âge. Il suffit d’en avoir envie, de laisser le désir (au sens psychanalytique du terme) s’exprimer, garder l’esprit affuté et se lancer dans la bonne formation. Pour ma part, le choix s’est porté dans un premier temps sur Open Classrooms pour la partie développement web (il me semblait essentiel de remonter à la source du digital, le code) puis sur le MBA Marketing Digital & Business de l’EFAP (ou MBADMB pour les « intimes ») pour amorcer la transformation et découvrir tous les aspects du Digital.

Selon mon expérience « reconversionnelle » si j’ose dire, j’aimerais quand même alerter sur la phase post-formation et de retour sur le marché du travail. Après les efforts, le réconfort ? Pas tout à fait. Il faut alors faire face à un principe de réalité qui peut être assez surprenant. Il y a en effet un regard un peu paradoxal qui d’un côté, consiste à faire l’éloge de la reconversion professionnelle voire même de l’encourager et de l’autre, à mettre les « reconvertis » dans la case « senior » ou « profil atypique ». Je n’aime pas les cases qui pour moi sont de facto réductrices mais malheureusement elles sont inévitables.

Selon le type de reconversion (celle où vous changez de branche, ce qui a été mon cas), il est possible qu’on vous considère comme étant surdimensionné(e) pour les postes proposés dans votre nouveau domaine pour lequel on vous dira aussi que vous n’avez pas encore assez d’expérience, vu que, bien entendu, vous débutez. Cette situation quelque peu « schizophrène » n’est pas rédhibitoire et surmontable mais c’est un paramètre à prendre en compte. Pour moi une reconversion n’en est plus une après 4 à 5 ans de prise de poste et donc le chemin ne s’arrête pas après la formation. Il faut encore s’armer de courage et de détermination.

Quelles étaient vos connaissances en SEO avant les cours ?

Zéro connaissance. Rien. Sauf l’acronyme et sa définition.

Qu’est-ce qui vous a plu ou interpellé dans le SEO ?

La question serait plutôt à travers qui le SEO m’a interpellée. A travers les cours passionnants et tellement vivants de Yann Lemort mon prof de SEO au MBADMB. Je n’ai pas hésité à l’interviewer quelque jours après mon premier cours tant ma curiosité avait été aiguisée. Je ne m’attendais pas du tout à ce que cette discipline finisse par devenir ma discipline de prédilection. Sans mauvais jeu de mots, ça s’est fait de manière organique et très naturelle.

Le SEO est un domaine ultra complet qui bouge constamment, s’est beaucoup transformé et se transforme encore au travers de la data, de nouveaux outils, de langages de programmation (comme python ou R)et de la puissance des algorithmes. C’est aussi une discipline qui se pratique en synergie avec de nombreux domaines comme bien entendu les techniques de codes mais aussi l’UX, la data, les analytiques et tout ça au sein de méthodologies agiles. C’est cette diversité d’échanges aussi qui en font pour moi, non pas une discipline annexe ou complémentaire mais une discipline qui a une place centrale et se trouve au cœur des choses.

Que faites-vous depuis la fin de vos études et quelle est la place du SEO dans votre vie depuis ?

Je suis depuis plus de 2 ans responsable SEO chez Afflelou et c’est un challenge de tous les instants. Le SEO prend souvent une grande place dans ma vie. C’est une discipline très exigeante car elle demande d’avoir et d’orchestrer un certain nombre de compétences (bon niveau technique, qualités rédactionnelles pour le web, capacités analytiques, sens du relationnel, de l’organisation, pédagogie, patience, humilité et fermeté). Tout ça dans un contexte où elle est très largement soumise aux décisions sans équivoques d’un algorithme incontournable et du niveau de transformation digitale de l’entreprise.

Le SEO c’est aussi beaucoup beaucoup de travail. Cela demande de bien analyser les choses pour trouver les bons gisements de potentiels et de tester, analyser, fine tuner, analyser, retester, analyser etc… Sur des sites de plusieurs dizaines/centaines de milliers de pages, ça peut aussi très vite se compliquer et on passe dans une autre dimension (comparativement à de plus petits sites). Les contraintes sont souvent nombreuses et il faut arriver à juguler les objectifs SEO avec la stack technique et les projets d’une multitude d’équipes. Faire valoir les prérogatives SEO, être force de proposition, convaincre, trouver des compromis et mettre en place des process d’optimisation sont des défis quotidiens. Le SEO c’est du hard skills et beaucoup de soft skills dans un contexte toujours mouvant.

Que conseillez-vous aux nombreux seniors qui veulent se former au digital et plus particulièrement au SEO ?

Je leur conseille surtout de choisir une formation où ils toucheront aux fondamentaux du digital et tous les leviers que celui-ci implique pour se faire une idée de la place du SEO dans tout ça. Et ensuite d’écouter leur instinct et choisir la discipline qui les fait vibrer.

Même si je n’aime pas ce terme de « senior », vous l’aurez compris, une personne qui a déjà une dizaine d’années d’expérience professionnelle derrière elle a envie de vibrer à nouveau. Elle a envie de s’offrir une nouvelle vie, une sorte de renaissance après un premier parcours déjà riche en expériences, assumé mais qui a fini par s’essouffler sur le plan des aspirations originelles. Une reconversion c’est lâcher prise, faire un choix, prendre des décisions, reprendre le contrôle et rentrer dans un cercle vertueux qui consiste à dire : « Maintenant cette tranche de vie c’est pour moi ». Si ensuite le SEO s’avère être une évidence alors GO et Foncez sans hésiter. Vous « kifferez » sans aucun doute.

Quelles sont les qualités indispensables à avoir pour être un bon consultant SEO ?

La première c’est la patience. Le chemin du SEO est truffé d’embuches toutes bien sûr surmontables mais il faut avoir une bonne grosse dose de patience et de pédagogie. Le relationnel est aussi hyper important pour se frayer un chemin dans la jungle des projets digitaux, faire valoir ses prérogatives, les expliquer, les mener à bien. Ensuite il ne faut pas avoir peur de la technique et se former, se former, se former. Le SEO c’est un travail où l’humilité est clé. Un SEO qui sait tout et impose tout me laisse à penser qu’il n’est pas si compétent. Mais n’est-ce pas vrai dans beaucoup de domaines finalement ?

Finalement, avec du recul, vous reconvertir professionnellement a-t-il été bénéfique à votre bien-être/accomplissement personnel/professionnel ?

Ma reconversion est aujourd’hui je pense actée et validée mais pour moi je n’en suis encore qu’au début. Globalement, j’ai accompli personnellement et professionnellement ce que j’avais envie d’accomplir et cela a été bénéfique mais je veux aller encore plus loin. Une fois qu’on met le doigt dans le digital on doit de se former tout le temps, faire de la veille, acquérir de nouvelles compétences et se remettre en question au quotidien. Si on ne le fait pas, on est vite dépassé car ça va vite, très vite, parfois trop vite mais il faut faire avec et prioriser. Question « bien-être » je ne sais pas encore. Je vous dirai ça si je travaille un jour pour une boite qui vend des jacuzzis ou dans la balnéothérapie 😊.

Comment le SEO a-t-il changé votre vie ? Avez-vous trouvé votre voie ?

Le SEO m’est très cher mais je ne dirai pas que le SEO a changé ma vie. J’ai pris la décision de changer ma vie et j’ai eu la chance de rencontrer des personnes formidables qui m’y ont aidée et m’ont encouragée, c’est indéniable. J’ai trouvé ma voie oui car le SEO me correspond, mais étant une éternelle insatisfaite et réaliste, le chemin est encore long pour continuer à peaufiner ce deuxième parcours professionnel. Comme je l’ai dit une reconversion selon moi s’achève après environ 4 ans d’expérience dans le nouveau domaine. Nous sommes aussi dans une crise sans précédent qui remet en cause certains paradigmes et qui donne envie de fine tuner certaines choses. Rapport à un « bien être » pour le coup plus général.

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Comment réussir sa reconversion professionnelle ?

Une reconversion, ça se murit, se réfléchit. Trouver un alignement avec soi-même et mettre toutes les chances de son côté. Être prêt à affronter aussi les embuches liées à ce que j’ai essayé d’expliquer plus haut.

Je veux tout de même rassurer et dire que tout est surmontable mais si on choisit de faire une reconversion, il faudra s’accrocher, tenir la barre et ne pas se décourager. La formation est un investissement personnel conséquent qu’il faudra aussi savoir expliquer à ses proches et puis ensuite il faudra activer un réseau, se faire connaitre et continuer sa transformation personnelle et digitale.

Une reconversion c’est prendre un chemin différent et comme tout chemin il faut savoir lire une carte pour s’orienter, ne pas avoir peur de faire des kilomètres, être bien équipé, s’adapter, être prêt à se challenger, accepter les obstacles, se remettre en question sans jamais renier son passé et s’en servir de socle ou de boussole pour avancer.

Comment mieux sensibiliser les entreprises aux enjeux du SEO ?

D’abord je dirais que pour sensibiliser aux enjeux du SEO, cela dépend de qui on a en face de soi : néophyte ou familier d’avec la pratique. Mais globalement, pour sensibiliser il faut faire un travail pédagogique et être précis sur ce que peut faire le SEO et aussi ce qu’il ne peut pas faire. Je vois trop de raccourcis sur les réseaux sociaux qui sont parfois contre-productifs à la bonne compréhension du SEO. Le web est parfois truffé de chiffres erronés, de « buzz words » sans consistance ou de belles promesses qui sont dangereuses. Mais c’est comme partout, vous avez de bons et de mauvais médecins, de bons et de mauvais avocats etc…

Dans toutes les professions malheureusement il y a toujours des gens ou organisations qui cèdent à l’appât du gain plutôt qu’à une déontologie saine. En général ces cas-là ne font pas longs feux et de moins en moins, car la réputation est de plus en plus importante si on veut durer. Mais cela peut du coup faire beaucoup de tort au SEO et à ceux qui le pratiquent dans le respect de la discipline et des clients.

Autre chose pour la fin ?

Que la force soit avec tous les « courageux seniors » reconvertis et en passe de l’être mais aussi les magnifiques juniors déterminés, les SEOs, tous les passionnés du Digital mais aussi tous les humains de cette planète qui cherchent à avoir une vie meilleure dans le contexte qui est le nôtre aujourd’hui. Continuons d’apprendre et nous projeter dans l’avenir. Merci Alexandra pour cet espace de parole, encore merci à Yann Lemort pour l’appel irrésistible du SEO et longue vie au référencement naturel.

Please wait...

Une réflexion au sujet de « Interview Muriel Griveaud, Responsable SEO chez Afflelou »

  1. Excellent témoignage ! Un courage, une volonté d’acier, une soif d’apprendre, tu as osé et tu as réussi car tu as un esprit vif, aiguisé, curieux. Tu es inspirante ! Bonne continuation…

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