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Interview Ferréole, consultante éditoriale

Bonjour à tous. Bientôt les fêtes de fin d’année, prêts pour en profiter avec vos amis, votre famille, tous ceux qui vous sont chers ? En tout cas, je vous le souhaite de tout cœur.

Je vous propose aujourd’hui cette interview, afin de découvrir Ferréole, consultante éditoriale indépendante. J’ai connu Ferréole via les réseaux sociaux, et depuis environ 5 ans maintenant, nous gardons le contact et nous échangeons régulièrement sur des problématiques seo et/ou rédaction web, sobriété éditoriale.

De plus, avec Ferréole nous vous préparons une petite surprise, mais il est trop tôt pour vous la dévoiler. Un peu de patience, 2020 s’annonce riche. 🙂

Qui est Ferréole ? Raconte-nous un peu ton parcours professionnel

Je travaille dans le domaine de la communication web, depuis 2002. Aujourd’hui, au sein de Cyclop Éditorial, je conseille et je forme les entreprises.

Ma spécificité : les accompagner dans la mise en place d’une communication raisonnée à travers leur stratégie de contenus.

L’objectif est de construire une communication authentique pour attirer leurs clients qui partagent les mêmes valeurs et avec lesquels construire des relations sur le long terme.
Ma vision se nourrit du principe de sobriété éditoriale que je propose en déclinaison de la sobriété numérique : communiquer avec mesure pour respecter la charge cognitive des individus et contribuer à maîtriser l’empreinte énergétique du web.

J’accompagne différentes typologies de structures :

  • les industriels à exprimer en langage clair la valeur de leurs savoir-faire et à valoriser leurs engagements pour le bien commun et leur implication dans leur écosystème,
  • les TPE/PME à devenir des références dans leur domaine d’expertise,
  • les entrepreneurs à devenir autonomes et à donner de la densité à leur prise de parole.

Comment es-tu tombée dans cette passion pour le web et plus précisément pour la rédaction web ?

Je me suis spécialisée en rédaction web en 2009. Très vite, j’ai élargi  les horizons à la stratégie de contenus, pour bénéficier d’une vision globale.

En parallèle, j’ai commencé à construire des formations sur le sujet.

Consciente que les postes de communication nécessitent de traiter des gros volumes d’informations et d’effectuer de nombreuses tâches dans un temps limité, je propose un temps de recul, une prise de hauteur sur son dispositif de communication. Je structure des processus et des outils pour rédiger plus vite, plus aisément des messages à impact et mieux communiquer sur le web.

J’ouvre ensuite un blog en 2013 pour apporter des éléments structurants sur le métier. En 2016, j’écris un livre La puissance de l’éditorial. Au travers de ces articles et recherches, je confronte des points de vue, je teste de nouvelles manières de faire, j’essaye de tisser des points entre les disciplines. Mon objectif : transmettre de bonnes pratiques éprouvées.

En 2016, je co-crée KONTNÜ, première association française destinée aux professionnels de la stratégie de contenus avec Lise Bissonnette Janody, Pascal Beria, Ève Demange, Sébastien Monnier, Muriel Gani et Muriel Vandermeulen. Nous organisons le 17 janvier 2020, le 2e colloque Kontinüum sur le pouvoir des mots.

Dis-nous-en plus sur la sobriété éditoriale

Effectivement et tu m’as déjà donné la parole sur le sujet, c’est le cœur de mon approche métier.

Lors de ma première mission en communication interne en institution, je me suis vite rendu compte que les messages de com avaient pour but de satisfaire les égos des dirigeants, des conseils d’administration, souvent sans tenir compte des collaborateurs. Aucune utilité pour le lecteur.

Je m’engage dès lors à placer la communication et les contenus au service des publics.

Aujourd’hui, la surproduction des contenus a 2 impacts négatifs :

  • une empreinte énergétique du numérique en hausse.
  • des internautes en surcharge cognitive, submergés par ce contenu.

Je propose donc la notion de sobriété éditoriale : il s’agit de communiquer certes, mais avec mesure et de manière raisonnée et sincère.

Lire l’article sobriété éditoriale : 6 grands principes.

Et tes clients, comment les convaincs-tu ?

Aujourd’hui, les entreprises,en plus une vocation de profitéconomique, sont attendues sur leur contribution au bien commun, leur engagement dans leur écosystème. Les entreprises que j’accompagne souhaitent exprimer leurs engagements sociétaux et environnementaux, leur vision. Cela les aide à mieux recruter, à mieux collaborer avec d’autres.

Ce travail sur leurs contenus leur permet d’affiner leur position de valeur. Je reviendrai sur ce sujet dans un prochain article de blog suite à une réalisation client.

Pour suivre mes prochains articles, n’hésitez pas à vous abonner (1 article passionnant/mois).

Quelques questions sur la stratégie de contenu web …

rédaction-web

Tout d’abord, explique-nous la stratégie de contenu web…

La stratégie de contenus sur le web consiste à publier régulièrement des informations pour susciter des visites sur son site, dans le but d’attirer des prospects et de les transformer en clients. Elle répond à un double enjeu :

  • Intéresser le public de l’entreprise avec des contenus suffisamment adaptés pour tisser un premier contact fructueux,
  • Servir les intérêts de l’entreprise, en restant au service du public.

Comment mettre en place une bonne stratégie de contenu web ?

Dans un contexte de saturation d’informations, il s’agit d’être clair sur ses objectifs de communication. Car la stratégie de contenus découle de la stratégie de communication qui elle-même découle de la stratégie de l’entreprise.

J’applique donc les principes de sobriété éditoriale :

  • construire une communication authentique pour que le discours de l’entreprise soit aligné avec ses actes. Il s’agit de faire émerger sa singularité et son unicité,
  • bien connaître sa communauté de valeurs, c’est-à-dire l’écosystème avec lequel je vais créer de la valeur ajoutée ; pour qualifier leur besoin en informations et leur proposer des contenus qui leur seront utiles,
  • mettre en place un dispositif de communication raisonnée.Un dispositif efficace et qui vise la performance s’appuie également sur une vision écologique : j’utilise l’énergie dont j’ai besoin en fonction d’un objectif défini. Inutile donc d’être présent sur toutes les plateformes, mais choisir celles qui ont un réel impact sur les clients, qui sont faciles d’utilisation pour vos collaborateurs.
  • écrire des contenus écologiques, c’est-à-dire un contenu
    • utile et qui répond aux besoins des publics, il est donc audible dans le brouhaha du web,
    • structuré pour faciliter la réception des infos,
    • simple et écrit en langage clair pour faciliter la compréhension de l’information dès la première lecture,
    • durable qui se réutilise et se recycle.

Quels sont pour toi les facteurs clés de succès pour une stratégie de contenu web réussie ?

Au-delà des notions de leads, panier moyen, etc., si je réfléchis aux entreprises que j’accompagne, qui sont positionnées dans des secteurs généralement de niche et avant-gardistes, le succès viendrait de contribuer à transformer les croyances et à « populariser » leurs innovations de manière plus large ! Vaste programme qui se mesure à long terme.

En revanche, avant ce stade, effectivement, l’augmentation de la visibilité de l’entreprise – trafic sur le site, partage réseaux sociaux, presse – est un bon indicateur. )

Peux-tu nous donner quelques astuces pour recycler ses contenus ?

C’est une pratique que je fais régulièrement, notamment avec la charte éditoriale que je mets à jour chaque année sur la même url. [Consultez la dernière charte éditoriale en 2019]

Je regarde d’abord les articles les plus lus dans mon outil d’analyse et de suivi.

  • je les mets à jour et les améliore
  • je retravaille aussi leur metadescrition.
  • je construis plusieurs posts réseaux sociaux (environ 5/article)
  • je distille les posts au long de l’année. Ce qui permet d’utiliser un contenu de manière pérenne.
  • Et bien sûr, je supprime les contenus obsolètes.

Que penses-tu des techniques style storytelling ?

Vaste sujet. En fait, ce mot fleurit dans toutes les bouches depuis quelques années. Comme tous les mots-valises, il est source de bon nombre de confusion et de mécompréhension.

Le storytelling, c’est l’art de raconter des histoires. En fait, il s’agit de bien écouter son auditoire pour lui raconter l’histoire qui résonnera agréablement à ses oreilles. C’est bien ce que je fais dans mon métier de stratégie de contenus… Sans avoir besoin de m’appuyer sur desmots en –ing, comme aime à les employer le marketing ;-).

L’écueil de ce mot à la mode, c’est qu’il projette des croyances erronées : bon nombre d’entreprises sont complexées,car n’ayant pas l’histoire de Michel et Augustin, elles pensent que leur « storytelling » sera raté.

En fait, une des clés c’est de partir d’une communication authentique, ensuite de raconter ses valeurs et ses engagements, de raconter ses produits et leur utilisation, de raconter ses prestations et les bénéfices qu’elles amènent, bref de raconter au client, avec simplicité, l’histoire que l’on vivra ensemble.

Sur le sujet, je vous invite à lire un article sur les clés du pitch authentique

Quelques questions sur la rédaction web …

redaction-web

Quels conseils donnerais-tu aux jeunes rédacteurs web ? Quelles sont les principales qualités et compétences qu’un rédacteur web doit absolument avoir ?

Je préfère répondre aux deux questions en même temps.

  • Ne pas céder à la tentation d’écrire pour se faire plaisir ou pour flatter son client/boss, mais réellement écrire un contenu à valeur ajoutée pour l’internaute. C’est compliqué parfois de tenir tête à un directeur pour lui expliquer qu’un contenu égocentré ne séduira pas le lecteur.
    Il s’agit vraiment d’être humble dans son écriture et au service.
  • Préférer ranger sa plume ou son clavier plutôt que d’écrire des réflexions déjà publiées par d’autres par ailleurs. Une sorte d’impératif catégorique : ne pas contribuer à la surabondance de contenus insipides sur le web.
  • S’exercer en continu à la relecture. Car c’est là que tout se joue, notamment lorsque l’on a un format contraint de temps. Il faut toujours garder un œil critique sur sa production et ne pas s’attacher de manière affective à son texte : répond-il aux besoins du public, lui sera-t-il utile ? Cette forme d’autocritique n’est pas simple, elle est néanmoins primordiale. Elle demande d’avoir beaucoup de distance avec ses écrits et de placer son écriture au service de l’utilisateur. L’écriture de l’égo n’a donc pas ici sa place.

Autre chose pour la fin ?

En parallèle de la sobriété éditoriale, je réfléchis à réduire mon empreinte énergétique web. J’ai adopté dernièrement une transition numérique.

L’objectif pour moi est

  • Éviter Google au maximum,car cette plateforme ne respecte aucune éthique ni protection de la vie privée. Je n’ai rien à cacher, mais je refuse que mes données soient utilisées de la sorte.
  • Choisir des outils les plus responsables énergétiquement possibles

Aussi, j’ai migré mon site sur Infomaniak, hébergeur aux data centers écologiques qui utilisent de l’énergie renouvelable. Ce qui me permet d’utiliser le service de gestion des contacts et de l’agenda ainsi que le système de transfert Swiss Transfer.

J’utilise Matomo comme outil de suivi au lieu de Google Analytics : il n’y a plus de nécessité d’avoir des cookies sur mon site 🙂 et le suivi respecte la vie privée des utilisateurs.

Je navigue via Firefox et DucDuckGo. Sur Qwant, les résultats sont, pour l’instant,  trop difficiles à trouver.

À titre perso, j’utilise Signal au lieu de What’s Ap et Protonmail en messagerie perso. Comme cela, je respecte aussi la confidentialité de mes contacts.

Bien sûr, cette transition nécessite de changer ses habitudes. Par exemple, la synchro n’est pas aussi immédiate qu’avec Google. Il s’agit bien d’une décroissance. Mais j’accueille totalement d’avoir 15 minutes de délai dans la synchro de mon agenda 🙂

Ma prochaine étape, c’est migrer de WordPress à un CMS éco conçu, de quitter Mailchimp et un cloud plus éco responsable pour mes données perso.

Pour l’instant, je n’ai pas trouvé d’alternative à LinkedIn.
Retrouvons-nous sur ce réseau pour échanger en attendant mieux 
!

La transition numérique est possible, il est temps de s’en emparer. Comme le souligne RESET, il est temps de créer le numérique que nous voulons 🙂

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4 réflexions au sujet de « Interview Ferréole, consultante éditoriale »

  1. Parcours très intéressant.
    Des petites coquilles :
    – “d’arriver à 10 km/h”
    – “il faut se démarquer du top plein”

  2. Je suis d’accord avec Ferréole, il faut arriver à publier les contenus au bon moment et au bon endroit (réseaux sociaux, blogs). Mais dans le domaine du tourisme, il n’est pas évident de se démarquer des autres concurrents, car les nouvelles pratiques vont vite, et même en faisant une veille active, il n’est pas facile d’obtenir de bons résultats.

  3. La mise en place d’une stratégie de contenu est parfois difficile car certaines entreprises elles-mêmes ne connaissent pas vraiment leur audience qui n’a pas nécessairement le même profil ou les mêmes comportements que leurs clients “classiques”. C’est là je trouve une partie importante de la dimension webmarketing lorsque l’on rédige régulièrement pour un site web : savoir conseiller, savoir orienter son client, être force de proposition.
    Merci pour cet article (qui date un peu, mais content more than ever king !) et merci pour les conseils Ferréole.

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