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Interview Muriel Gani, auteur de “Écrire pour le web” aux éditions Dunod

Bonjour à tous. Aujourd’hui j’accueille sur le blog Muriel, auteure du livre “Écrire pour le web” sorti cette année aux Éditions Dunod, livre que je vous ai présenté en debout de semaine. Si vous l’avez manqué, je vous invite à découvrir mon avis sur le livre “Écrire pour le web – La boite à outils” avant de lire cette interview, même si le sens importe peu finalement, les deux articles sont complémentaires :)

Avec Muriel on échange sur son expérience en tant qu’auteur, sur le syndrome de la page blanche et bien évidemment la stratégie de contenu : comment la mettre en place, comment la mesurer, quels outils utiliser .. Bonne lecture !

 Questions sur Muriel : LA Femme

Qui est Muriel ?

Ça commence fort ! Compagne, mère, fille, consultante, content strategist, formatrice, auteure, rédactrice, indépendante, sœur, amie, copine, femme.

Raconte-nous ton parcours professionnel

Je débute – il y a longtemps 🙂 dans la communication éditoriale, d’abord dans un festival de jazz dans le 93, puis dans les services informatiques. Quand je découvre le web, au siècle dernier 🙄 chez un spécialiste de la donnée marketing, un vent de fraicheur et de diversité souffle sur mes journées de boulot. Plus vivifiantes encore, les premières années passées chez un Fournisseur d’Accès Internet américain qui à l’époque challengeait l’opérateur historique dans une ambiance un peu start up.

Éditrice, chef de projet, product owner… Quelques jobs et années plus tard, je choisis l’indépendance pour me recentrer sur les contenus et partager mes compétences. Formations multiples et variées, conseil éditorial opérationnel, accompagnement rédactionnel… Aujourd’hui, j’aspire à moins d’animation et à plus de stratégie de contenus.

Énumère-nous trois choses dont tu es particulièrement fière !

  1. Mes enfants. D’abord parce que c’est ce que l’on fait de mieux, je pense . Ensuite parce que ce sont les miens 😁 Et que, même ados, ils me surprennent tous les jours depuis leur naissance
  2. Mes photos ou plus précisément certaines d’entre elles que je partage sur Instagram
  3. Le livre que je suis en train d’écrire. Bien différent du précédent, il parle des juifs athées, des couples mixtes, de la [faible] transmission familiale et du rejet des rites (Pas mal d’histoire perso dedans, mais pas que… A suivre).

Quelle est ta journée type ?

Le charme de mon activité de consultante est de ne pas en avoir, justement ! Et pour moi, c’est énorme.

Les jours où je travaille chez moi, et en dehors des calls avec les clients ou partenaires, j’essaye de suivre mon biorythme. Levée très tôt – je ne fais pas exprès – je suis plus performante sur les tâches de réflexion ou de fond le matin.

Pour rester au top, j’essaye de faire des breaks – des trucs passionnants genre étendre une lessive ou faire les courses au marché en semaine [gros avantage de l’indépendance, pour qui vit en région parisienne mais n’aime pas trop la foule]. Parfois je fais ½ heure de marche rapide avec de la musique, un bon podcast ou webinar dans les oreilles. Sans bureau ou pièce exprès pour bosser, je varie aussi les lieux dans mon appartement pour suivre le soleil et changer d’environnement.

Chaque fois que c’est possible, une micro sieste de 10 minutes me redonne de l’énergie. Je consacre plutôt le début d’après-midi à la veille et à l’administratif avant de replonger sur des sujets plus exigeants en fin de journée.

Que/qui te fait vibrer dans le quotidien ?

Mes hommes, écrire, photographier, marcher, … Aussi, mais un peu moins quotidien malheureusement : le soleil, chanter chantonner, danser.

Sur un plan plus professionnel : découvrir des univers et des gens brillants, comprendre ce qui importe, m’enrichir intellectuellement, trouver de bonnes idées, concevoir et créer des dispositifs de contenu cohérents, croiser des disciplines… En ce moment, je m’intéresse aux bénéfices de la pensée visuelle : sketchnoting, mindmapping, bullet journal… Ces jours-ci le Sommet organisé par Béatrice LHUILLIER propose pas mal de webinars intéressants pour des concepteurs de contenus.

Questions sur Muriel : L’auteur de “Bien écrire pour le web”

Auteur de “Bien écrire pour le web – La boîte à outils ” : comment es-tu arrivée à rédiger un livre ?

J’adore écrire depuis toujours ou presque. Et les projets à long terme ne me gênent pas.

D’un autre côté, ce que j’aime, dans la formation, c’est la pédagogie : transmettre, expliquer, trouver des images parlantes, des schémas limpides, des citations marquantes… Du coup, quand Dunod m’a contactée pour me proposer ce livre, je n’ai pas hésité longtemps !

As-tu connu le syndrome de la page blanche ?

Du tout ! Je connais bien le sujet et mon souci était plutôt de tenir dans le format et la structure « imposée », pour la bonne cause, par la collection « La boite à outils » : 192 pages, une cinquantaine d’outils – ou plus exactement de bonnes pratiques – rassemblés en dossiers, avec pour chacun : l’essentiel en quelques mots, un schéma explicatif, les objectifs, le contexte d’utilisation, les étapes de mise en œuvre et des conseils méthodologiques.

Que t’as apporté et t’apporte cette expérience d’auteur ?

Pendant, j’ai pris beaucoup de plaisir à réaliser les interviews d’experts : Cyrille Frank (AKA @cyceron), Elie Sloïm, le fondateur d’Opquast et bien d’autres. Une fois le livre fini, c’est une grande satisfaction personnelle. Celle d’être venue à bout de cette course de fond malgré les moments de doute, et d’estimer, qu’au final, le livre reflète mon expertise et mes compétences pédagogiques. Mais le plus important, ce sont les retours de lecteurs dont l’écriture n’est pas le métier initial qui font un bond en avant en la matière. Le fait de constater les évolutions des textes de personnes que j’accompagne qui disent se référer au bouquin au quotidien… un vrai bonheur 😊 !

Enfin, contrairement à toi – j’en profite pour saluer la richesse de ton blog, vraiment bravo ! – je suis une cordonnière qui a toujours du mal à « se vendre » et à se mettre en avant en ligne. Du coup, le livre est un levier en termes de visibilité et de crédibilité.

Une V2 est-elle prévue ? Encore un peu trop tôt ? 

Un peu tôt mais probable, si j’en crois les échanges que j’ai eu récemment avec la Directrice éditoriale de Dunod, puisque les acheteurs sont au rendez-vous . Si les fondamentaux restent les mêmes, beaucoup de choses évoluent vitesse grand V au niveau éditorial comme dans les autres domaines digitaux. Donc une réédition se justifiera certainement.

Si tu devais faire une autocritique du livre, ça serait … ?

Il se destine clairement aux novices, pas aux experts. C’est un choix délibéré qui correspond au positionnement de la collection – accessible, concise, cadrée – et qui fait tout son intérêt. Pourtant, je suis un peu frustrée de ne pas avoir pas pu traiter certaines notions plus en profondeur. Ou de ne pas avoir abordé certains points, comme l’écrit spécifique aux Stories par exemple. Le côté très structuré de cette collection fait sa force, car il rend les informations hyper faciles à trouver. Il a aussi ses revers ou limites : ce cadre rigide m’a freinée pour approfondir des choses qui l’auraient peut-être mérité.

Pour finir sur l’autocritique, j’ai aussi repéré quelques coquilles 😱. Si elles ne relèvent pas seulement de ma responsabilité, elles sont vraiment malvenues sur un sujet comme celui-ci 😳, avec un chapitre qui explique comment se relire efficacement 🤣 !

Le livre “Écrire pour le web – La boite à outils”

Comment bien écrire pour le web ?

En lisant « La boite à outils » paru récemment sur le sujet chez Dunod 😉 😉 Bon ok, je sors…

Si on doit garder 7 points – 7 et 3 sont des chiffres magiques en matière d’écriture -, et pour simplifier à l’extrême, je dirais :

  1. Garder toujours à l’esprit l’objectif du texte que l’on est en train d’écrire
  2. Penser aux publics à qui il s’adresse en priorité, à leur scenario de lecture probable et surtout à leurs attentes
  3. Se poser la question des mots avec lesquels ils chercheront … [et trouveront 😉] ce contenu
  4. Structurer, enrichir, alléger grâce à des liens pertinents et explicites
  5. Commencer par l’information essentielle, globalement dans la page, mais aussi à l’intérieur de chaque paragraphe, phrase ou micro-contenu
  6. Raccourcir les phrases pour être plus lisible, mieux mémorisé et plus « pêchu »
  7. Soigner l’habillage – titre, chapeau, inters, gras… – tant pour le lecteur que pour le moteur

Comment mettre en place une stratégie de contenu ?

Ça se corse 😄 Par définition, une stratégie de contenu prend en compte l’identité, les objectifs, le contexte et les contraintes – au sens large, qui englobe l’existant – de l’organisation concernée. Donc difficile de répondre en quelques lignes et d’adopter une méthode standard. Cela dit, on déroule souvent ces différentes étapes : audit de l’existant – si existant il y a –, hiérarchisation des priorités et des évolutions souhaitables, détermination des thèmes principaux, des angles et de l’univers sémantique, tu connais encore mieux que moi l’importance du choix des mots clés !

Viennent ensuite la définition des canaux, formats, et gabarits éditoriaux, un calendrier éditorial, la conception d’une charte rédactionnelle ou de guidelines et la mise en place de process si les contributeurs sont nombreux.

Ce qui est fondamental, quelles que soient la nature et la taille de la structure, c’est de répondre aux questions clés « Pour qui ? » et « Pourquoi ? ». Les réponses au « Quand », « Où » – au sens des canaux de publications – et « Comment » découlent de ces deux notions incontournables et structurantes : quels objectifs stratégiques et quels publics prioritaires ? La difficulté réside souvent dans leur hiérarchisation.

Comment mesurer le succès d’une stratégie de contenu ?

C’est directement lié au point précédent : les buts poursuivis. Au-delà du trafic et de l’audience, ce qui compte c’est dans quelle mesure les contenus contribuent à la réalisation des objectifs stratégiques : quelle transformation du trafic en vente pour un site e-commerce, le nombre d’abonnements et de désabonnements à une newsletter si on cherche surtout à renforcer le lien, le nombre et la qualité des interactions sociales s’il s’agit de créer une communauté… Pour des objectifs d’image, il est évidemment plus délicat d’évaluer l’impact de la stratégie de contenus mais il faut être attentif à tous les éléments quanti et quali : avis positifs, articles de presse, relais par des influenceurs, etc.

Quels sont tes outils préférés pour la rédaction web ?

Pas certaine d’être très à la pointe ni originale en la matière 🤔. Comme tu l’as souligné dans ta présentation de mon livre, celui-ci rassemble des bonnes pratiques plus que des outils proprement dits.

Au quotidien, j’apprécie évidemment WordPress, Tweetdeck et Google Analytics, pour évaluer les performances bien sûr mais aussi mieux connaitre les habitudes, équipements ou préférences des lecteurs.

En SEO, comme toi j’aime beaucoup Yooda Insight et je suis de près les évolutions rapides des outils sémantiques style 1.fr ou Seoquantum.

Au niveau rédactionnel pur, Antidote me sauve dès que j’ai un doute en orthographe ou grammaire mais aussi pour trouver des synonymes ou antonymes (les contraires, très utile pour éviter les négations par exemple !). Parfois, j’évalue rapidement la lisibilité d’un texte grâce au fameux indice Gunning Fog sur Textalyser.net, très moche mais efficace. Rien de bien nouveau, je t’avais prévenue 😉 Les outils dont je me sers le mieux restent mon cerveau et mes mains (qui frétillent sur le clavier).

Seo et rédaction web : mariage heureux ou coup d’un soir ?

Je connais moins bien le SEO que toi, mais je crois qu’en matière de coups d’un soir, celui-ci a bien d’autres tentations que la rédaction web : des plans séduisants mais éphémères, voire parfois sulfureux et risqués. La rédaction web serait plutôt son épouse – pour le meilleur et non le pire – sur le long terme 😇.

Si, comme dans chaque couple, des compromis s’imposent parfois entre eux, SEO et rédaction web se rejoignent sur les objectifs finaux et ont en commun pas mal de valeurs. Je pense notamment à la curiosité et à l’empathie indispensables aux deux disciplines. Toutes deux ont intérêt à miser sur la singularité, les spécificités, voire les aspérités plutôt que de se contenter de contenus éculés sans grand intérêt.

Pour ce qui est du choix des mots clés, diversifier son vocabulaire permettra de renforcer la richesse sémantique pour le plus grand bonheur conjoint de Google et du lecteur. Mais hiérarchiser afin de placer les termes les plus recherchés aux endroits clés du texte est primordial d’un point de vue SEO comme éditorial. De même, si une syntaxe claire, qui délivre beaucoup d’informations en peu de mots ravie l’internaute, je suis persuadée qu’elle est aussi plus facilement lue par les intelligences artificielles de Google.

Bref, alors que les coups d’un soir se soldent souvent par des lendemains qui déchantent, SEO et écriture web partagent plein de choses de nature à cimenter le couple, dans la durée. Les relations durables peuvent être parfois laborieuses et demandent parfois des efforts au quotidien… Mais elles portent leurs fruits et offre du réconfort dans la durée. Alors, SEO et rédaction web ? Un couple solide, fidèle, qui dure et fait de beaux enfants… Mais si, ça existe 😉

Quelque chose à ajouter ?

Merci Alexandra pour cet interview et encore bravo pour la richesse de ton blog ! Au plaisir de te rencontrer !

Please wait...

2 réflexions au sujet de « Interview Muriel Gani, auteur de “Écrire pour le web” aux éditions Dunod »

  1. J’utilise Antidote pour l’orthographe, mais je n’avais jamais pensé à l’utiliser pour trouver des synonymes/antonymes. Merci pour l’astuce !

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