Article rédigé par Mathilde Durand, rédactrice web.
“Le texte ne me convient pas du tout, il va falloir réécrire …”
Qu’on se le dise, cette phrase est extrêmement désagréable à entendre pour le prestataire et pénible à prononcer pour le client. La mauvaise compréhension d’une commande en rédaction web signifie souvent une perte de temps et d’argent.
Heureusement, cette situation n’est pas une fatalité.
Si vous voulez éviter au maximum d’avoir à dire ça à votre rédacteur web freelance, une seule solution : cadrer votre commande en rédaction web avec un briefing éditorial.
Le mot peut faire peur mais pas de panique : il s’agit tout simplement d’un cahier des charges qui explique le contexte et détaille vos attentes en termes de rédaction. Il doit servir de fil conducteur au rédacteur professionnel.
Feuille d’angle, briefing de contenu ou brief de rédaction : il existe également d’autres termes pour désigner le document que vous devez transmettre au rédacteur qui va écrire vos contenus.
Pourquoi est-il essentiel (et qu’est-ce que vous risquez si vous ne transmettez pas de brief de rédaction) ? Comment faire un brief éditorial ? et surtout, quelles informations doivent y figurer ?
Je vous explique tout. Suivez le guide !
Le brief en rédaction web : pourquoi est-il indispensable ?
A l’origine, pourquoi avez-vous choisi de sous-traiter la rédaction de vos contenus ?
Parce que vous n’aviez pas les compétences en interne ? parce que vous êtes surbooké ? parce que vous n’aimez pas rédiger des textes ?
Au final, peu importe la raison, c’est bien dans un seul but : gagner du temps.
Pour pouvoir vous concentrer sur ce que vous savez faire et développer votre business.
Le problème, c’est que si vous balancez une patate chaude à votre rédacteur web (c’est-à-dire un mail d’une ligne “je veux un article sur les jeux vidéo pour mon blog”), il ne faut pas vous attendre à un miracle. Surtout si c’est la première fois que vous collaborez.
Votre rédacteur web peut être professionnel, compétent et doué mais pas au point de lire précisément dans vos pensées !
Si vous ne lui donnez pas plus de précisions, il va donc faire ce qu’il peut, avec ce qu’il a :
- soit il va essayer de rendre quelque chose qui pourrait plus ou moins vous correspondre : pour cela, il ira probablement jeter un coup d’œil à votre site pour s’inspirer de votre style. Il pourra aussi aller voir ce qui marche du côté de vos concurrents ou utiliser des outils pour déterminer les requêtes qui buzzent.
- soit il va faire ça au feeling, sans chercher à comprendre qui vous êtes.
Il va tenter des choses … sans savoir véritablement où aller !
Le résultat ne pourra pas être à la hauteur de vos espérances.
Dans 99% des cas, il va rédiger et vous livrer un contenu qui est à l’opposé avec ce que vous aviez imaginez.
Clairement, ça sera un texte qui ne vous ressemble pas. Dans certains cas, il peut même desservir votre communication car il ne correspondra pas à vos valeurs, au message que vous souhaitez faire passer, au style que vous voulez employer.
Sans instructions claires de votre part, il y a aussi de fortes chances pour que le texte commandé ne soit pas optimisé SEO. C’est dommage, vous perdez là une occasion de booster votre visibilité sur les moteurs de recherche et d’augmenter vos ventes.
Oui mais … pour développer le référencement naturel de votre site ou construire votre personal branding, vous avez besoin de textes de qualité :
- vous devrez donc payer à nouveau pour une prestation de rédaction web ;
- vous repoussez la diffusion de contenus optimisés et votre business peut en pâtir.
Vous l’avez compris, sans brief éditorial précis, vous perdez votre temps et votre argent.
Comment réaliser un brief efficace pour le rédacteur web ?
Le brief éditorial ne réside dans la création d’un document de 15 pages, bourrées de jargon et de charabia inutiles. Vous devez être précis, clair et délivrer des informations pertinentes pour le rédacteur web en charge de l’écriture de vos contenus.
Bien sûr, en fonction du type de commande (article de blog, fiche-produit, page à propos, etc.), vous devrez fournir des informations plus ou moins détaillées.
Les informations logistiques
Il s’agit ici de rappeler au rédacteur le cadre logistique de la prestation :
- le budget convenu pour la commande
- la nature exacte de la commande (voir plus bas)
- le format des livrables
- le planning de livraison
- les différentes personnes ressources : à qui doit-il envoyer le texte ? la facture ?
Les informations sur votre entreprise
Cette partie est essentielle pour comprendre le contexte de rédaction. Elle est pourtant souvent négligée par le client, qui la juge peu utile ou qui a peur de dévoiler sa stratégie à son prestataire.
Voici quelques informations indispensables à fournir au rédacteur web :
- sur l’entreprise : marché actuel, concurrents, offre, valeurs, mission, etc.
- l’objectif du contenu : informer, vendre, divertir, …
- la cible (détaillez au maximum cette section) : leurs besoins, envies, peurs, freins à l’achat, façon de s’exprimer, niveau de compréhension face à votre offre …
Les informations sur votre commande
Dans un premier temps, cadrez à nouveau votre besoin (ces informations ont normalement été validées en amont). Il s’agit de préciser la nature de la commande à réaliser :
- quel type de contenu : article ? lot de fiches-produit ? page d’accueil ?
- le rédacteur doit-il rédiger les balises meta title et description ? l’URL de la page ? du maillage interne et externe ?
- qui s’occupe de la sélection des images ?
Ensuite, mentionnez les informations basiques :
- le sujet de l’article / de la page (vous pouvez également donner le titre)
- le type de structure : chapô, nombre de sous-titres, etc.
- le nombre de mot minimum et/ou maximum
- les mots-clés ou requêtes-clé à utiliser
Pour vous différencier de vos concurrents, vous devez avoir une communication qui vous est propre. En fonction de votre cible, de vos valeurs et ce que vous souhaitez véhiculer, vous devez donc déterminer :
- le style à utiliser : taille des phrases, ponctuation, jargon
- le ton à employer : sérieux, décontracté, professionnel, pédagogique …
- le vocabulaire et les expressions à utiliser – et celles à bannir.
Les informations complémentaires
Enfin, pour que votre rédacteur web gagne en efficacité, vous pouvez également insérer dans le brief éditorial :
- des exemples de concurrents : exemples de style / ton / vocabulaire que vous aimez et sur lesquels le rédacteur peut s’appuyer pour rédiger vos contenus
- des sources pour faciliter ses recherches
- quelques conseils en SEO, si vous maîtrisez (réellement) le sujet ou que vous avez fait appel à un consultant en référencement naturel.
Et vous, comment procédez-vous quand vous sous-traitez un rédacteur web ? Êtes-vous aussi précis ? Avez-vous eu de mauvaises expériences ?
Si vous êtes rédacteur freelance, travaillez-vous à partir d’un brief ?
Passionnée par le référencement naturel et la rédaction web ! Blogueuse depuis 2012 ! Coauteur du livre “Techniques de référencement web” et “Stratégie de contenu e-commerce”.
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Merci pour cet article fort intéressant. Une fois l’étape du brief franchie, reste encore à trouver un bon rédacteur qui saura tenir compte du brief et rédiger correctement. Mais ça c’est une autre histoire…
En ce qui me concerne, quand j’envoie un brief, je met également les informations des outils comme 1.fr ou seoquantum.com afin d’être encore plus précis sur mes attentes.
Le problème est je pense que la rédaction est devenu une industrie ou les porteurs de projet demandent aussi tout et n’importe quoi aux rédacteurs qui doivent fournir toujours plus et plus vite … au détriment de la qualité malheureusement.
Heureusement, il reste encore de bons rédacteurs, plus cher, mais avec une qualité au rendez-vous 🙂
Merci pour ton retour Luc !
Effectivement, ça peut être une bonne idée d’intégrer des infos liées à ces outils. Tu indiques quoi exactement à ton rédacteur ? le score mini que tu veux obtenir sur 1.fr ? la liste des mots/expressions clés liés à ton mot-clé ?
Je suis assez d’accord avec toi sur le fait que la rédaction a parfois tendance à devenir cette industrie que tu décris. Mais libre au rédacteur de choisir également son positionnement… et du coup, ses tarifs. Le client fera son choix. Je sais qu’il y a des clients qui comprennent l’ensemble des enjeux de visibilité, de trafic et de conversion qui sont associés à la rédaction. Et je suis très heureuse de travailler avec ces clients-là ! Personnellement, j’ai choisi la qualité à la quantité 😉
Mathilde
Vraiment très intéressant comme article car c’est une problématique qui gagne en importance avec l’augmentation des besoins en contenu.
Je me demande parfois si avec le temps qu’on peut passer (à créer un bon brief, à faire des retours, des modifications et parfois réaliser ensuite des optimisations SEO) ce n’est parfois pas plus intéressant de le faire soi même quand on a la main.
En tout cas assez d’accord sur l’adage qualité plutôt que quantité.
Tu as raison Stom, c’est une vraie problématique et c’est pour ça qu’écrire cet article me tenait à coeur. Nombreux sont encore les clients (et parfois même des rédacteurs qui sous-traitent d’autres rédacteurs !) qui ne pensent pas du tout au brief. Comme je l’explique, c’est à leurs risques et périls :/
Et pour ta question “est-ce que c’est plus intéressant/rentable de le faire soi-même”, j’ai envie de te dire … que ça dépend … d’un tas de facteurs 😉 Je vais encore prendre mon cas personnel mais je sais que c’est aussi celui de mes collègues rédacteurs/rices pros et consciencieux : rédiger un contenu de qualité, optimisé SEO, qui apporte de la valeur ajoutée, qui “respecte” des techniques parfois complexes de certains styles d’écriture (copywriting, storytelling), c’est vraiment beaucoup beaucoup de travail. Et ça prend du temps si on a envie de le faire bien : au-delà de la rédaction pure et dure, il y a tout le temps de la recherche (articles par exemple) ou de récolte d’infos (interviews, portraits, page à propos), le travail parfois laborieux du champ sémantique, la définition de la structure du contenu, le maillage interne, la rédaction des balises, la sélection des photos, l’intégration. Et j’en oublie probablement ^^
J’aime vraiment la polyvalence professionnelle mais parfois, je suis aussi adepte du “à chacun son métier” 🙂 D’après le retour que j’ai pu avoir de mes clients, faire appel à un rédacteur web pour rédiger leurs contenus est, pour eux, un gain de temps inestimable. Parce que derrière, ils se concentrent sur le coeur de leur business. À condition que le prestataire soit sérieux, pro, réactif, bien évidemment.
Donc oui, les entreprises peuvent prendre la main. Mais encore faut-il que la personne en charge des contenus soit vraiment formée à la rédaction, aux contenus SEO, au webmarketing. Et je ne pas si sûre que cela soit rentable.
Aussi, si on veut que les contenus “servent à quelque chose” (vendre in fine !), il faut inévitablement élaborer en amont une stratégie éditoriale. Et ce qui est bien, c’est que de nombreux rédacteurs web ont également cette corde stratégique à leur arc de compétences ! Un gain de temps encore 🙂
Qu’en penses-tu ?
Essentiel, et pourtant rare, le brief ;).
Pour parler de mon expérience perso, quand j’ai un retour négatif, généralement le client ne sait pas ce qu’il veut lui-même. Avec le temps, on apprend à prévenir ce type de cas et on propose plutôt de l’accompagnement. Mes clients m’envoient de plus en plus de “textes brouillon” que je reformule, structure, optimise (et ça reste un vrai boulot). Ainsi ils se rendent compte que la rédaction de leurs contenus leur demande avant tout de se poser des questions, et nécessite d’autre part l’apport d’un pro pour la formulation, le choix des mots, la structure, le dynamisme, la fluidité de la lecture, etc.
Attention aussi à bien identifier ce qu’il y a derrière “ça ne me convient pas, il faut tout réécrire”. D’un côté j’ai un client qui me dit qu’il y a beaucoup de modifs pour 3 commentaires qui se battent en duel sur le doc, et de l’autre, un client qui a fait quelques petites retouches alors qu’il a reformulé la moitié des phrases… 😀
En effet, prendre en compte la sélection des images ! (et leur disposition, légende, etc.)