Article invité, rédigé par Ronan de NantesWeb.
Le .bzh est est une avancée spécifiquement bretonne dans la réhabilitation de celle-ci à 5 départements. On a voulu savoir l’impact spécifique du référencement des extensions régionales d’un point de vue technique et aussi plus large.
Prise en compte en référencement des extensions régionales par Google
Actuellement, il est dit officiellement que le .bzh comme les autres extensions régionales sont prises en compte comme noms de domaine générique de premier niveau : gTLD.
Cela veut dire que :
- Elles ne sont pas géolocalisées en Bretagne ou en Alsace par exemple pour le moment
- Pour l’instant (on y reviendra), le référencement des extensions régionales serait moins pertinent qu’un .fr pour des résultats de recherche en région !
Le point FR est une extension ccTLD (Country Code Top Level Domain).
Cela veut dire que lors des recherches sur Google France, les .fr sont pris en compte pourrait-on dire de façon “premium”. Cela l’est aussi pour les sites en français ou qu’ils l’indiquent par une meta langue notamment.
La preuve en est : on y trouve rarement des sites belges, canadiens ou suisses…
Même si il nous paraît inéluctable, le troisième niveau pour les extensions régionales n’est pas en place pour des raisons de difficultés sur l’architecture internet
Ceci serait donc valable, pour le moment pour :
- le .bzh
- le nom de domaine régional .alsace
- le .corsica
- le .paris
C’est donc une première déception mais il faut temporiser ça.
L’extension n’est pas le seul élément pris en compte pour géolocaliser les sites : ce n’est qu’un facteur supplémentaire.
Une majorité de .com sont très bien placés sur des requêtes en France, c’est donc une prise en compte assez minime.
Que peut-on espérer à l’avenir sur le référencement des extensions régionales en SEO
Cela n’a pas échappé à beaucoup de référenceurs qu’il y a presque 10 ans, Google devenait Registrar.
C’est à dire capable d’enregistrer des noms de domaines.
À l’époque on pensait surtout que c’était un moyen d’avoir un accès direct à la base du Whois.
Le Whois est un centre d’information d’enregistrement globalisé des noms de domaines .
Mais partant de cette idée on pourrait émettre une hypothèse hasardeuse.
Google segmente de plus en plus son algorithme au niveau local.
Au départ c’était selon la navigation des internautes, aujourd’hui c’est clairement au niveau de leur localisation géographique.
La géolocalisation des régions (et donc des extensions régionales) est une évolution obligée des prochaines années.
Le fait que Nantes WEB se retrouve en première page sur “Agence Web” en France, n’est à notre sens pas aussi valable à Saint Herblain qu’à Paris…
On pourrait donc penser qu’à terme, le moteur décide d’incorporer les extensions régionales comme logique de sous segmentation des pays.
Et dans cette même continuité, pourquoi pas, valoriser un système publicitaire plus qualitatif encore (Adwords, Adsense, DFP…).
A quel niveau Google pourrait-il mettre ses extensions régionales ?
La grande question c’est à quel niveau Google pourrait-il mettre ces extensions régionales ?
Deux options :
- Mise en concurrence avec les ccTLD (nom de domaine de pays)
- Création d’une sous-segmentation des ccTLD (le plus logique)
On pencherait sincèrement à l’intuition pour le deuxième.
On peine à croire en effet que Google manquerait de bras pour incorporer quelques centaines d’extensions régionales dans son algorithme.
Surtout avec un intérêt stratégique aussi grand et correspondant à son évolution.
Car il ne faut pas oublier qu’au delà de la France, c’est partout dans le monde et dans tous les pays que ces extensions ont été créées.
Il est à noter, de fait, que le jour où cela arriverait le retour de la Loire-Atlantique en Bretagne* serait une réalité en ligne grâce à Google.
Ce jour là, les résultats de recherches localisées demandées dans la région à 5 départements ajouteraient un “bonus” aux extensions .bzh, les reconnaissant comme localement plus légitimes. Exemple Agence immobilière + Nantes => bonus de référencement sur les extensions .bzh.
Petit aparté historique BZH
*Peu, et on est nombreux à l’avoir constaté, sont ceux qui savent en effet que la Loire-Atlantique faisait partie de la Bretagne bien après l’an 1000… A titre personnel, mes grands parents y sont nés, tout nantais qu’ils étaient comme beaucoup d’autres, et ont découvert son “détachement” dans le journal sous l’occupation.
C’est en effet un décret du gouvernement de Philippe Pétain, signé de sa main le 30 juin 1941 qui séparait la Loire-Inférieure du reste de la région Bretagne. C’est donc plus un combat de réhabilitation et il est choquant de voir ceux qui rient de la gueguerre “Nantes en Bretagne” sont les premiers à condamner ce gouvernement sous l’occupation et ses actes…
À cette même époque d’autres décrets sur d’autres domaines ont été signés vite fait (des fois que)… La médecine herboristerie millénaire par exemple qui a été laminée (diplômes, plantes autorisées notamment) pour éliminer “la concurrence”.
Gains hors localisation en référencement des extensions régionales
Il y a cependant et comme le soulignent d’autres articles sur le sujet des gains différents en SEO (Search Engine Optimization) sur le fait d’avoir une extension régionale : le CTR (Taux de clics).
Le taux de clic est on le sait pris en compte par Google.
Il sera beaucoup plus prédominant sur le SEA (liens commerciaux Adwords) que sur le SEO (résultats de recherches “naturels”) en terme de prise en compte, mais suffisamment pour combler la perte gTLD / ccTLD.
En effet un résultat de recherche avec une extension régionale annonce clairement la couleur : on en est !
C’est un engagement encore rare dans un web qui se veut toujours globalisé.
Pourtant cette démarche est payante : tout tend en effet vers la segmentation et la géolocalisation, et peu d’entreprises de Paris par exemple seraient assez téméraires pour prendre un .bzh pour “faire local”, même avec un adresse postale dans le 44… cela ressemblerait à une imposture.
Avec une extension régionale on segmente déjà entre ceux pour qui c’est un effet “repoussoir”, et ceux pour qui c’est un gage de confiance.
Cela peut se traduire ensuite par une baisse du taux de rebond (nombre de personnes ne visitant qu’une seule page) qui serait aussi pris en compte par Google.
Intérêt très fort pour la clientèle locale
Le .bzh a un intérêt très fort quand on a une clientèle locale. C’est d’ailleurs notre choix.
On nous a vendu internet comme une ouverture au monde, aujourd’hui on cherche à s’en prémunir :
- Spam omniprésent sur toutes les plateformes (emails, commentaires, statistiques web)
- Attaques quotidiennes (serveurs d’hébergement, CMS…)
- Temps de perdu à traiter des demandes ne correspondant pas au profil de la clientèle
De plus en plus de scripts développés dans les agences cherchent avant tout à qualifier/limiter le trafic plutôt que de l’ouvrir encore plus.
Enfin dans des requêtes ou le spam au référencement local est présent, une extension régionale se démarque.
Il n’y a aucun intérêt à être vu par des villes distantes de centaines de kilomètres quand on est 100% local. L’extension régionale se trouve exactement dans cette démarche et correspondra très bien à :
- Un artisan
- Une TPE ne produisant que pour le local
- Pour des indépendants, professions libérales et entreprises de services locales
- Des boutiques en lignes et applis pour le local
- Des associations et collectivités publiques
Le renforcement du régional dans les prochaines années est certain
Il faut savoir que le renforcement régional face aux crises successives est constaté à chaque fois.
Plus il y a une volonté d’ouverture (de préférence du marché), plus il y a une crispation de ceux qui de fait savent qu’ils en pâtirons.
Valoriser une production locale fait partie de la démarche du .bzh et des autres extensions régionales
Tout nous y conduit :
- La lassitude des megalopôles de plus en plus urbanisées : réinvestissement des “campagnes”
- Réapropriation par la génération des baby losers de leur histoire et de leurs territoires, c’est très marqué aujourd’hui
- L’écologie et l’alimentation plus saine, une volonté locale, d’engagement, de sens des plus jeunes
- La géolocalisation réelle avec les périphériques connectés en permanence
Une extension locale s’appuie avant tout par le combat d’associations comme l’association www.bzh chez nous en Bretagne.
On les soutient et on les félicite (Nantes WEB a du faire partie des 100 premiers à acheter des domaines en .bzh).
Le .bzh est à notre sens la parfaite illustration de ce qu’il faut faire : faire valoir un patrimoine et une histoire régionale avec les outils modernes.
Extension régionale et identité : le faire / pas le faire ?
Un point se pose naturellement aux personnes n’étant pas natives d’une région.
Y a t-il une éthique à respecter ou une légitimé à avoir pour prendre une extension régionale ? Grande question, mais à notre sens oui ! Sinon de fait, elles perdent tout leur sens.
Faut-il être légitime pour en prendre une et si oui quels sont les critères ?
En étant pragmatique on pourrait dire que les cas suivants ne poseront pas de problème à ceux qui veulent prendre une extension régionale :
- Né dans le coin, on en est fier !
- On fait quelque chose pour le bien et le développement de la région (écologie, asso, développement…)
- On est là depuis un bout de temps et on adhère !
- Je viens d’une autre région dont je suis fier et je retrouve ici cette mentalité régionale que j’affectionne (dans ce cas racontez votre histoire)
- Les extensions ont déjà été prises et notre profil correspond aux critères ci-dessus
- Dans tous les cas, il faut être physiquement dans la région, c’est rédhibitoire pour le .bzh
Ça fait déjà beaucoup.
En revanche je pense que ces cas sont plutôt à éviter :
- On a pas vraiment “la fibre” : ça risque de se retourner sur la crédibilité du projet, garder un .fr
- Faire ça uniquement pour “pigeonner” et faire local (no comment)
- Si la région pour vous ne vaut pas plus qu’une autre à part un peu de folklore (et la plage)…
- Si vous êtes parisien et que ça se voit en ligne… mieux vaut s’abstenir de prendre un .bzh ! À notre sens surtout si vous faites un projet pour remonter le niveau “en Province” (vu dans les réseaux pros)
- Prendre un nom régional uniquement parce que les autres extensions sont saturées
Après c’est le pays de la liberté.
Mais même en étant pragmatique et en parlant marketing et communication, mentir n’est plus dans les critères du moment…
La gestion premium et reconnue du .bzh à un gain aussi en cybersquattage
Un autre gain du .bzh qui a adopté le modèle de gestion australien : la limitation du cybersquatting.
Le cybersquatting c’est le fait de déposer des noms à potentiel sans rien en faire pour les revendre au prix fort ensuite.
Le fait que la gestion soit plus “locale” ouvre aussi une porte à la négociation en cas de conflit.
Chose presque impossible au niveau de l’Afnic pour les .fr ou pour les .com.
À ce titre le .bzh a été classé comme une des quatre extensions de domaine les mieux gérées au monde !
Ceci n’est rendu possible que par deux choses :
- Ça bosse au .bzh
- Une vision plus pérenne et moins marketing (faire du chiffre à tout prix)
PS: petit ajout. Il y a chaque année des super promo (comme pour les chocos BN) alors si vous voulez les prendre par douzaines, c’est en juin que ça se passe, le mois des sardines gratuites.
Passionnée par le référencement naturel et la rédaction web ! Blogueuse depuis 2012 ! Coauteur du livre “Techniques de référencement web” et “Stratégie de contenu e-commerce”.
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Ça serait intéressant d’avoir une mise à jour de cet article, car globalement on a quand même le sentiment que les .bzh sont très bien référencés aujourd’hui. Il y aussi un critère qui n’est pas vraiment pris en compte ici mais qui compte pour Google, c’est le succès du .bzh.
De nombreux sites institutionnels, culturels, médiatiques, etc, sont désormais en .bzh, et ces sites ont une autorité auprès de Google, autorité localisée en Bretagne. J’ai fait différents tests ces dernières années et un .bzh se référence aussi bien si ce n’est mieux qu’un .fr, sans compter l’identification immédiate par les visiteurs comme étant un site breton.
Au final, le seul gros bémol du .bzh, ça reste son prix. Certes il y a des promotions comme vous le rappelez, mais quand on voit qu’un .fr coute autour de 7-8 €, quand un .bzh peut coûter jusqu’à 50€ en dehors des promotions, le calcul est vite fait.
J’ai récemment arrêté d’acheter des .bzh à cause de cela, un an de .bzh représente plus de 5 ans d’un .fr, quand on gère un parc de plusieurs sites web associatifs qui n’ont pas de budget, c’est un frein qui se chiffre à des centaines d’euros par an.