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Google Universal Analytics c’est la fin, vive GA4 ?

« A partir du 1er juillet 2023, Universal Analytics ne traitera plus les nouvelles données ». Si vous êtes SEO ou propriétaire d’un site web, vous avez déjà dû voir cette petite phrase qui s’affiche depuis un certain temps en haut de tous les comptes Analytics. C’est donc la fin de Google Universal Analytics (ou UA) qui disparaitra après 10 ans de bons et loyaux – tout le monde ne va pas être d’accord là-dessus – services.

Adieu donc Universal, et bonjour Google Analytics 4 (ou GA4 pour les intimes), son successeur annoncé ? Pas forcément car de nombreuses alternatives ont vu le jour, poussées notamment par un RGPD toujours plus exigeant. Mais comment choisir ? Pourquoi Google a-t-il décidé de supprimer Universal ? Que propose GA4 de si différent et comment y passer ? Et côté concurrence, quels sont les challengers ?

Google Universal Analytics, une (trop) longue histoire d’amour

Plus de 86% des sites web qui utilisent un outil de suivi statistique font confiance à Google Analytics. Difficile de faire mieux. Quand, comme Google, on dispose d’un quasi-monopole dans un domaine, pourquoi tout arrêter et prendre le risque de perdre sa position de premier de la classe ? Si vous vous posez la question c’est sans doute que vous n’avez pas suivi les actualités SEO, notamment ces 2 dernières années. Petit retour en arrière.

Universal Analytics tout puissant

Tout commence en 2005 lorsque Google rachète la société Urchin Software Corporation, et leur suite de logiciels à l’intérieur de laquelle se trouve Urchin On Demand, un système d’analyse de trafic et de comportement. En le proposant gratuitement aux « petits » sites (moins de 10 Millions de pages vues/mois/compte) et à moins de 200 dollars pour les gros (contre près de 500 dollars avant), Google frappe fort. Pour les agences digitales, les référenceurs, les marques ou les blogueurs pouvoir collecter des données sur leur site, connaître le comportement des internautes, le trafic généré est une petite révolution. Une révolution à moindre coût, mais à grand impact : vous allez presque tout savoir du comportement de vos visiteurs sans qu’ils le sachent – en tout cas pas au début -, gratuitement (pour beaucoup), et simplement : il suffit de s’inscrire et d’accéder au site via votre navigateur.

Google Analytics, lancé en 2012, est déjà incontournable. Au fil des années, la firme de Mountain View améliore son code, s’adapte aux nouveaux usages sur smartphones et tablettes et propose des fonctionnalités toujours plus pointues. Les rapports publiés peuvent désormais comporter un grand nombre de données provenant d’autres sources de Google, et l’outil se complexifie, parfois trop pour certains.

2022 le début de la fin pour GUA

Mais sa position hégémonique ne fait pas que des heureux. Dès juin 2020 la CNIL sanctionne Google au motif de non-respect de règles relatives aux cookies et lui inflige une amende 100 millions d’euros. Et ça n’est que le début car la grande défenseuse de notre droit à la vie privée, la CNIL, est en marche avec pour bras armé le RGPD (Règlement Général sur la Protection des Données). Et en février 2022, des sites comme Décathlon utilisant Google Universal Analytics sont sanctionnés. Motif : GUA ne respecterait pas le RGPD, et donc la loi. D’indispensable Google Universal Analytics est devenu détestable. Un séisme dans le monde du SEO !

Évidemment Google n’a pas dit son dernier mot et dès 2020 – étrangement peu de temps après sa première condamnation – annonce la naissance de son nouvel outil d’analyse, Google Analytics 4 (ou GA4 pour les intimes). Une version béta est d’abord proposée mais rapidement un calendrier est annoncé : GUA disparaîtra le 1er juillet 2023, remplacé par GA4. A partir de cette date, les données récupérées sur le site ne seront plus traitées. Et à partir du 31 décembre 2023 toutes les données que vous aurez mis des années à collecter seront définitivement supprimées. La migration de ces dernières n’est donc plus une question, mais bien une nécessité. Et la CNIL, adossée au RGPD, va veiller au grain. Alors quelles solutions s’offrent à vous ?

Google Analytics 4, l’héritier naturel d’Universal

Un fonctionnement différent

Selon Google, GA4 n’est pas une énième évolution d’Universal mais bien un nouvel outil bien plus puissant que son prédécesseur, et pensé pour être conforme RGPD. Et il y a effectivement des changements :

  • GA4 est multiplateforme, c’est à dire qu’il peut collecter et croiser les données en provenance de plusieurs plateformes (web et applications), y compris les plateformes publicitaires ;
  • Pour faire plaisir au RGPD, les adresses IP des internautes sont anonymes dès le départ, et non plus une option pas toujours respectée comme sur GUA. Exit également l’application des cookies tiers ;
  • Grâce à l’intelligence artificielle et plus particulièrement au machine-learning, GA4 va pouvoir suivre plus précisément un internaute partout sur le net, quel que soit l’appareil qu’il utilise (smartphone, tablette ou ordinateur) mais sans comptabiliser des doublons (ce qui pouvait être le cas sur Universal). Chaque utilisateur est donc clairement identifié ;
  • L’exploitation des données se fait désormais sur des « évènements » et les « utilisateurs », et non plus sur les « pages » et les « sessions ».
  • Coté interface GA4, là aussi ça change. Plus de tableaux par colonnes insight mais des fenêtres, plus épurées et plus lisibles.

Pourquoi choisir GA4

Si vous utilisez déjà Universal depuis plusieurs années, il est assez normal de se tourner vers GA4, ne serait-ce que pour récupérer facilement toutes les données collectées depuis le début de votre suivi sur votre site web. Car tout l’intérêt d’un outil de suivi d’un site web est dans son nom : suivre ! Et ce suivi n’a de sens que s’il est effectué sur une longue période de récupération et d’analyse de données. La data est cruciale pour votre entreprise alors autant ne pas la perdre !

Pour vous faciliter les choses, Google a publié sur son site de nombreux documents et guides pour vous aider à collecter et exporter vos anciennes données. Indispensable même si vous choisissez un autre outil de suivi que GA4.

Un assistant de configuration a également été développé par Google afin que GA4 puisse commencer à collecter des données en parallèle d’Universal tant que celui-ci est encore en place. Alors si cela n’est pas encore fait, dépêchez-vous car il va vous falloir un peu de temps pour exporter vos données, migrer vers GA4 et vous familiariser avec l’outil qui, pour être performant et collecter vos donner doit aussi prendre son temps !

Tout le monde n’étant pas passé à GA4, difficile de dire si ce dernier est (et sera) aussi indispensable que son prédécesseur, et s’il tiendra vraiment la route face au RGPD. Certaines habitudes ont la vie dure même en SEO, et changer d’outil n’est jamais simple mais plutôt que de râler, autant essayer. Et rien ne vous empêche d’implanter sur votre site un autre système de tagage et de suivi pour comparer !

Matamo, Abla Analytics, AT Internet…De nombreuses alternatives à GA4

Même si Google occupe – comme souvent – la première place des outils d’analyse et de suivi web, il n’est pas seul sur le marché. Et depuis la dernière condamnation de la CNIL, les concurrents constituent une alternative très séduisante car souvent plus respectueux du RGPD.

Parmi ces concurrents, il existe des outils gratuits ou payants. Tout va dépendre, comme pour Analytics, de vos besoins et de vos objectifs. Si vous gérez un ou deux sites, ou des sites avec peu de pages, un outil gratuit peut suffire. Si vous travaillez en agence, ou que vous êtes un gros éditeur avec des objectifs marketing importants (activation publicitaire sur les RS, retargeting…), mieux vaut opter pour un outil payant full options.

Difficile de dresser une liste exhaustive car il en existe – à ma connaissance – plus de 30. La CNIL a déjà opéré un certain tri en proposant dès septembre 2021 une liste d’outils compatibles RGPD, et qui pour certains n’utilisent même pas de cookies et de consentement des utilisateurs – pénible pour les internautes mais aussi pour le suivi des sites car beaucoup les refusent. En voici quelques-uns :

Matamo

Initiée en 2007 sous le nom de Piwik, Matamo (qui signifie « honnêteté » en japonais) est l’une des alternatives analytics parmi les plus anciennes, et les plus connues. Cette solution française open source est proposée en deux versions en fonction de l’hébergement : Matomo Cloud (19€/mois), ou Matomo auto-hébergé (gratuite mais avec certains modules payants comme les heat-maps, l’optimisation du référencement, les rapports personnalisés…).

Matomo n’a pas attendu le RGPD pour s’y conformer. C’est dès sa création qu’il a été conçu pour protéger les données utilisateurs en anonymisant les adresses IP des internautes. Pour la collecte de données, Matomo vous laisse le choix du lieu de stockage (encore un point pour lui face à Google), et de la façon dont vous souhaitez les collecter, tout en évitant les fenêtres de consentement de cookies.

Cerise sur le gâteau, les données collectées ne sont pas partagées et vous en restez propriétaires. Et tous les outils Google, y compris Ads, sont compatibles.

Abla Analytics

Solution 100% française, hébergée en France (sur serveur propre ou mutualisé), Abla Analytics est 100% RGPD friendly. Pas besoin de fenêtres d’acceptation de cookies non plus, des données qui vous appartiennent et qui ne sont pas transférées. Coté analytics vous retrouvez en temps réel les visiteurs, les vues, le taux de rebond (pour la version gratuite mais limitée à <50k pages vues/hit). Pour l’export de vos données au format Excel il faudra passer à la version payante (à partir de 15€/mois en fonction du nombre de pages vues). Celle-ci permet aussi la gestion multicomptes, la création d’objectifs ou encore l’identification des mots clés.

Analytics Suite (Piano)

Une success story française, rachetée en mars 2021 par Piano, une entreprise américaine. Analytics Suite, une solution de collecte et de mesure des données exemptée par la CNIL car totalement conforme aux mesures liées aux cookies et autres traceurs. Accès aux données (qui ne sont pas échantillonnées) en temps réel, évènements personnalisés illimités, analyses cross-device…Beaucoup de fonctionnalités étudiées pour les sites e-commerce. Un outil pointu clairement positionné contre Google, mais qui a un certain coût (à partir 355€/mois). Il existe une version d’essai gratuite.

Piwik Pro (version CORE gratuite, ou Enterprise sur devis).

Le + de Piwik Pro : des modules qui viennent enrichir sa suite. La version CORE intègre 3 modules (Analytics, Tag Manager et Consent Manager), le module Customer Data Platform (cartographie parcours client, audiences personnalisées…) étant compris en plus dans la version Enterprise. La différence entre les 2 est évidemment la limitation du nombre d’actions/mois, et l’hébergement : cloud (en Europe) pour la version CORE alors que pour la version pro vous aurez le choix entre cloud, cloud privé ou sur site. Malheureusement pour le prix il vous faudra demander un devis.

Plausible

Plausible, un outil d’analyse plutôt simple et intuitif mais qui peut suffire si le nombre de pages vues ne dépasse pas 10 000/mois (à partir de 9€/mois). Maison mère en Estonie et hébergement en Europe, outil open source, pas de données personnelles collectées ni de bannières de cookies pour les utilisateurs. Nombre de pages vues, sessions, visiteurs uniques…Tout ce que vous avez besoin de savoir sur votre trafic sur des tableaux de bords centralisés que vous pouvez partager avec des collaborateurs.

Fathom

Qui n’a jamais été perdu la première fois qu’il a été confronté à Google Analytics ? A la complexité et à la profusion de données Fathom préfère la simplicité. Un tableau de bord épuré qui vous montre uniquement les pages vues et visiteurs uniques, taux de rebond, les référents, le temps moyen sur le site, le top des pages ainsi que le pays, le type d’appareil et le navigateur utilisé par les visiteurs. Vous pouvez quand même créer des évènements et suivre vos objectifs publicitaires. Back to basics ! Et même si l’entreprise est canadienne, les données européennes sont stockées en Allemagne et ne sont jamais transférées. Côté tarif, de 14$/mois (jusqu’à 100 000 pages vues/mois) à 44$ (jusqu’à 500 000 pages vues/mois).

N’oubliez pas : ce n’est pas GA4 contre le reste du monde

Ces outils ne sont évidemment pas les seuls, et ils seront peut-être encore plus nombreux dans quelques mois – gratuits ou payants- si GA4 déçoit ses utilisateurs, et la CNIL. Si vous hésitez entre plusieurs solutions et que vous n’avez pas encore d’outil de collecte et de suivi de données, essayez les versions gratuites ou les tests offerts. Épluchez leurs fonctionnalités et demandez-vous de quelles données vous avez réellement besoin en fonction de votre site (site vitrine, e-commerce, blog). Voyez aussi si vous êtes à l’aise avec l’interface qu’ils proposent ou si vous êtes perdu. Ce détail peut avoir son importance. Si vous utilisiez déjà GUA, commencez évidemment par récupérer vos données – si ce n’est pas déjà fait – avant de migrer vers telle ou telle solution. N’oubliez pas que le choix qui s’offre à vous n’est pas binaire. Ce n’est pas GA4 contre le reste du monde. Vous pouvez très bien choisir d’utiliser GA4 et un autre outil de suivi si vous avez des doutes sur l’avenir de GA4, ou si vous hésitez.

N’hésitez pas à nous dire en commentaire si vous utilisez déjà GA4 et ce que vous en pensez, ou si vous utilisez un autre outil !

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2 réflexions au sujet de « Google Universal Analytics c’est la fin, vive GA4 ? »

  1. Article très intéressant, je vous remercie. Je me permets toutefois d’apporter une petite précision concernant le RGPD. Il me semble que Google Analytics 4 n’est pas en accord avec le RGPD. La CNIL a indiqué la seule solution pour rendre Google Analytics compatible (peu importe la version) est la proxyfication de l’outil. Un truc vraiment compliqué à mettre en place pour le coup… Donc, si j’ai bien compris, non Google Analytics 4 n’est pas encore compatible avec le RGPD…
    Bon je ne gère qu’un petit site de cartes Pokémon mais ce sujet est important selon moi et c’est pas simple d’être en accord avec la loi RGPD je trouve.

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