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Interview Elie Sloïm, auteur “Qualité web” et président “Opquast”

elie-sloimBonjour à tous. Aujourd’hui j’accueille sur le blog Elie, auteur du livre “Qualité Web” sorti aux Éditions Eyrolles – livre que je vais vous présenter sous peu –  ainsi que président d’Opquast – la société et le projet qualité web.

Avec Elie on échange sur son expérience en tant qu’auteur, sur le livre “Qualité web” et bien évidemment sur le projet et la certification Opquast – certification que j’ai passé et obtenu cet été #proud 🙂 ..

Bonne lecture !

Questions sur Élie : l’Homme

Qui es-tu ? Peux-tu nous raconter ton parcours professionnel ?

Bonjour Alexandra. Je suis Elie Sloïm, je suis consultant, expert et auteur spécialisé sur la qualité Web. Je dirige le projet et la société Opquast. Sur le plan personnel, je vis et travaille à Cenon, près de Bordeaux, j’ai deux enfants, et j’aime à peu près tout ce qui est bon et qui détend, à savoir la musique, la cuisine et le (bon) vin 🙂 Je fais partie des fondateurs d’une AMAP à laquelle j’essaye d’apporter un peu de temps dans la mesure de mes disponibilités. Voilà pour le perso.

Pour le parcours professionnel, je viens de la chimie et je me suis spécialisé en fin de cursus dans l’assurance qualité en laboratoire. J’ai commencé ma carrière professionnelle dans un laboratoire d’analyse de pétroles brut, puis j’ai créé et pris en charge un laboratoire d’analyses de vins du côté de Pomerol et Saint-Emilion. Lorsque le Web est arrivé, j’ai commencé très rapidement à m’intéresser à la qualité du Web, sujet sur lequel il n’y avait vraiment pas grand-chose. J’ai changé de métier et pour commencer, j’ai créé un site communautaire sur le sujet, puis, de fil en aiguille, une société. Finalement, et si je te résume les vingt dernières années, j’ai beaucoup écrit, fait des formations, donné des conférences sur la qualité du Web. Mon travail en résumé est finalement de faire connaître la gestion de la qualité en projet Web et de faire en sorte que ce soit un pilier fondamental de la gestion de projet Web.

Énumère-nous trois choses dont tu es particulièrement fier !

Pour commencer, sur le plan personnel, je suis ravi de voir comment évoluent mes enfants, qui sont maintenant deux chouettes ados.

Sur le plan professionnel, la chose dont je suis le plus fier est très clairement le modèle VPTCS dont tu as, je crois, déjà entendu parler. Je suis non seulement fier de l’avoir créé, mais surtout très fier de l’avoir créé si tôt. Pendant de nombreuses années, je l’ai présenté comme un modèle sympathique, anecdotique, mais depuis quelques années, je découvre progressivement à quel point il est puissant. Par exemple, l’interprétation que j’en ai fait au sujet de la séparation UX et UI date de 2014, plus de dix ans après sa création. Je m’aperçois qu’il marche très bien dans de très nombreux contextes, y compris en dehors du Web. Donc, ça, oui, j’en suis très fier.

Pour le reste, je suis heureux de voir les gens s’approprier progressivement la qualité Web, et je me dis que nous sommes utiles. Dernière chose importante : je n’ai pas envie de retirer une virgule de ce que j’ai écrit entre 2000 et maintenant.

Une petite remarque au passage : je pense que nous avons quand même tous besoin de nous retourner et de pouvoir nous dire qu’on n’a pas fait ou écrit trop de bêtises. En ce qui me concerne, quitte à sembler vain ou prétentieux, la postérité m’importe beaucoup. Que le modèle VPTCS, le livre qualité Web ou les référentiels de bonnes pratiques soient des trucs qui me survivront est une idée qui me plait beaucoup.

Quelle est ta journée type et qu’est-ce qui te fait vibrer dans le quotidien ?

Je n’ai pas vraiment de journée type, et c’est même l’une des principales raisons pour lesquelles j’aime énormément mon travail. Lorsque je faisais de l’accompagnement pour des personnes en prise de poste sur des métiers Web, je disais à mes stagiaires que s’ils voulaient savoir exactement de quoi serait fait leur journée, il fallait qu’ils changent de métier.

Alors, évidemment, progressivement, le Web s’industrialise, les métiers s’affinent et ce que je leur disais est de moins en moins vrai. Mais cela n’enlève rien au fait que chaque jour réserve ses surprises et que j’adore ça. Maintenant, pour être complètement honnête, il y a quand même des choses qui se répètent. Ma société fonctionne en télétravail depuis presque 20 ans. J’ai donc une partie de mes journées qui est consacrée à échanger avec des personnes qui sont à la Réunion, à Moulins, Bordeaux ou dans le Cher. La société Opquast compte six personnes à plein temps et nous sommes le plus possible en contact. Ce qui me fait vibrer dans le quotidien ? Travailler avec cette équipe, faire avancer la certification, être utile, donner des conférences, rencontrer des personnes bienveillantes et profiter de mes proches.

Élie : L’auteur de “Qualité Web”

Comment es-tu arrivé à rédiger ce livre de “Qualité Web”?

À titre personnel, j’ai produit énormément de contenus et d’articles pendant de nombreuses années. À partir de 2004, j’ai commencé à travailler avec toute une équipe de contributeurs pour produire collaborativement des référentiels de bonnes pratiques. Dans un premier temps, nous nous contentions de proposer un mémento chez Eyrolles, mais aux alentours de 2011, il semblait de plus en plus nécessaire d’ordonner, de structurer et de compléter tous ces contenus sous forme d’un livre. Nous avons travaillé pendant un an pour créer la première édition avec Laurent Denis, Muriel de Dona et Fabrice Bonny. Cette première édition a été éditée par nos soins, avec notamment un superbe travail de typographie et de direction artistique par Anne-Sophie Fradier. La deuxième édition a été produite avec une équipe plus réduite, Laurent Denis et moi, et a finalement été éditée par Eyrolles.

Que trouvons-nous dans ton livre et quel est le message principal que le livre délivre ?

Ce livre est pensé comme un manuel, non pas à lire, mais à garder sous la main pour y faire référence à tout moment. C’est une grosse somme de connaissances, donc il est compliqué de le réduire à un message principal. Si je devais le résumer en un mot, je dirais transversal. Ce livre dit finalement que pour travailler dans le Web, on n’a pas seulement besoin de spécialistes, mais aussi et surtout d’un socle universel de culture transversale. Et comme je suis totalement mégalomane, j’affirme que ce livre contient ce socle universel 😉

Plus sérieusement, on me parle très souvent de « bible » à propos de ce livre. Alors, le sens religieux n’est pas tellement ma tasse de thé, mais s’il s’agit d’une référence, quelque chose à laquelle on peut se référer, ça me va. Du moment que chaque personne garde son libre arbitre et peut décider en connaissance de cause de ce qu’il veut ou doit respecter, ça me convient parfaitement. Surtout, comme toute référence, que personne ne s’amuse à le prendre à la lettre ! C’est un point de référence, il ne faut pas se positionner dessus, mais avec.

Si tu devais faire une autocritique du livre, ça serait … ?

Je dirais que toutes ces bonnes pratiques sont des contraintes qui brident notre liberté de graphistes. Et puis, on n’a pas besoin de ce genre de check-list dans le Web, on est des makers, la qualité c’est dans notre ADN. J’en ai plein comme ça, si tu veux. Bon tu l’auras compris, je plaisante, mais j’entends souvent ce genre de trucs.

Une vraie autocritique ? Bon sang qu’il est lourd, ce pavé. Encore plus lourd que mon humour, et c’est peu de le dire 😉

Une V3 de « Qualité web » est-elle prévue ?

Ah oui, absolument. Vers la fin 2019, nous allons démarrer des ateliers pour la prochaine version des bonnes pratiques Opquast. Le livre sera mis à jour en 2020, si tout se passe bien.

Élie : à la tête d’Opquast et Opquast Certified

Parle-nous du projet Opquast, quelles ont été les motivations qui ont poussé au lancement de ce projet ?

Je suis qualiticien, autrement dit je suis spécialisé sur l’assurance qualité. Un qualiticien, ça a besoin de référentiels sur lesquels s’appuyer. Sinon, c’est en permanence confronté à la subjectivité. Alors, puisque je ne trouvais pas de référentiel transversal pour les sites Web, je l’ai créé. Et puisque je voulais que cela soit une connaissance partagée, un bien commun, j’ai fait en sorte de créer ces contenus publiquement. Depuis le début mon rêve est d’améliorer le Web, de faire en sorte qu’il soit facile à utiliser, qu’il fonctionne, qu’il soit accessible aux personnes handicapées et également à toutes les autres personnes qui ne sont pas handicapées ou reconnues comme telles, mais qui ont vraiment un besoin vital de qualité.

Quelles sont les ambitions d’Opquast, et pourquoi Opquast Certified ?

Je veux qu’Opquast joue un rôle important dans la professionnalisation du Web. Je veux qu’Opquast joue ce rôle au niveau francophone et au niveau mondial. C’est ambitieux, je sais, mais c’est assumé. En ce qui concerne la certification, c’est un outil important qui permet de déterminer et de quantifier la maîtrise d’un socle fondamental. C’est un élément essentiel du dispositif.

Quelles compétences sont certifiées via Opquast et quel est l’intérêt de la certification pour le monde professionnel ?

Nous avons six compétences clefs, réunies dans un référentiel de compétences : prendre en compte la diversité et les exigences des utilisateurs, connaître les métiers du projet Web, maîtriser le vocabulaire du projet Web, connaître les bonnes pratiques, leur conception et leur utilisation, utiliser une check-list qualité Web, prévenir les risques et renforcer l’assurance qualité Web.

L’intérêt pour le monde professionnel se déduit de ces compétences : nous avons besoin de pouvoir communiquer, travailler ensemble, coordonner nos efforts, prendre en compte les problèmes des utilisateurs en amont, comprendre ce qui se passe de l’autre côté de l’écran. En bref, faire de meilleurs sites, plus rapidement, plus universels, plus performants.

Comment définirais-tu la « qualité web, n’est ce pas une notion trop subjective?

Nous avons une définition, qui dit que la qualité Web est l’aptitude d’un service en ligne à satisfaire des exigences implicites et explicites. Cette notion est subjective, mais rien ne nous empêche d’essayer de la rendre la plus objective possible. Et je pense que nous avons maintenant beaucoup d’éléments objectifs à notre disposition.

La qualité web n’est-elle pas plutôt un idéal qu’on poursuit sans jamais pouvoir l’atteindre?

La qualité Web, ou tout au moins l’excellence Web est évidemment un idéal. En revanche la gestion de la qualité d’un site, le pilotage de la qualité, l’assurance qualité, le management de la qualité, les outils de supervision sont des réalités qu’il faut mettre en place maintenant. S’ils nous permettent de passer d’un niveau de qualité A à un niveau qualité B, voire même s’ils nous permettent de rester au niveau A, ils sont utiles et le jeu en vaut la chandelle. Donc non, vous ne serez jamais parfait. Mais vous avez le devoir de démarrer ce chantier

La qualité web est-elle l’avenir du SEO ? 🙂

Oui. Et le présent aussi.

Please wait...

3 réflexions au sujet de « Interview Elie Sloïm, auteur “Qualité web” et président “Opquast” »

  1. J’ai commencé à lire son livre Qualité Web, c’est vraiment intéressant et beaucoup plus spécialisé que des formations du type PMP par exemple.

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