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RankBrain : le cerveau de Google !

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Image chopée à mon cher co-auteur, Mathieu Chartier 🙂

« RankBrain » un joli nom, que Google nous a sorti en avril 2015, mais qui a commencé à faire davantage du bruit chez nous en octobre 2015 !

Beaucoup d’articles sur le sujet ont vu le jour et la plupart d’entre SEO s’interrogent sur ce que c’est réellement le RankBrain, sur son impact sur le référencement, sur ses effets sur le classement des sites, son objectif, sa place dans l’algorithme du moteur de recherche…

Si l’on fait une traduction rapide, RankBrain peut nous faire penser au « Cerveau de positionnement » de Google. Le Cerveau, la Tête Pensante, le « Truc » qui réfléchit et décide pour le moteur de recherche afin de classer et de positionner au mieux les résultats. Traduction mot à mot qui ne nous avance pas beaucoup, ou peut-être que si finalement ….

Je suis nostalgique d’une époque durant laquelle je faisais des dissertations avec des dizaines de pages. Du coup j’ai creusé un peu plus le sujet, j’ai épluché une trentaine d’articles en français et en anglais, que je vais citer au fur et à mesure pour vous donner de la matière pour aller plus loin dans vos recherches et votre compréhension du sujet.

Voici mes notes de lecture. Loin de moi l’idée de vous faire croire que j’ai toutes les réponses 🙂 mais ça vous donne un début de réflexion. Nous pourrons continuer la discussion à travers les commentaires, à vos claviers !

RankBrain, kézako ?

Petite anecdote avant de tenter une explication, j’ai longtemps cru que Kézako était une expression bretonne, mais en fait, pas du tout, il s’agit juste d’une locution provençale signifiant « qu’est cela ? ». Bref, revenons à nos moutons 🙂

Ce que nous savons sur RankBrain !

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Avant de répondre concrètement à la question « Qu’est-ce-que le RankBrain ? », voyons ce que nous savons déjà sur ce « phénomène ».

  • En lisant l’article Google Rankbrain est-il un critère de ranking à part entière ? de mon cher co-auteur, Mathieu Chartier, j’ai compris que le RankBrain n’est ni un algorithme de ranking, ni un algorithme d’indexation. Pourtant il y a le mot « Rank » dedans, on aurait pu croire qu’il y a une relation 🙂 Mais en même temps, ce n’est pas complètement faux. Mathieu dit dans ce même article « RankBrain affecte bel et bien le classement par effet indirect, mais son rôle est d’utiliser tous les signaux existants et d’améliorer leur compréhension et leur pertinence. ». Donc oui, RankBrain est un algorithme qui a un effet sur le positionnement des sites !
  • RankBrain ne remplace pas le netlinking. C’est Gary Illyes qui le confirme dans un tweet en guise de réponse à une question d’un seo. Conclusion ? Le RankBrain n’est pas un critère de ranking à proprement parler même si indirectement il a son mot à dire. Il ne faut donc par tourner le dos aux stratégies de ranking connues (optimisations on-page, off-page ..)
  • RankBrain serait le 3ème critère de pertinence majeur de Google (« RankBrain is now rated as the third most useful » affirme Jeff Dean, ingénieur chez Google dans une interview chez BlackChannel.com). Les deux premiers ? Je ne sais pas, le linking et le contenu ? Qu’en pensez-vous ? 😉
  • En octobre 2015, RankBrain traitait déjà « 15% des requêtes reçues par le moteur de recherche chaque jour », note Abondance. Résultat ? Toutes les requêtes vont passer par la case RankBrain, il risque d’avoir un peu de changement dans les pages de résultats.
  • « RankBrain serait fortement lié à Hummingbird, et basé sur la compréhension, le sens des mots et expressions, tout comme les liaisons sémantiques entre eux. » note Abondance.
  • « RankBrain sera mis à jour ou actualisé en fonction des besoins confirme Jack Clark dans un tweet. En tout cas pour l’instant, imaginez le jour où il sera en temps réel et continu.

Alors, qu’est-ce que c’est exactement le RankBrain ?

Les Frères Peyronnet donnent une définition de ce nouvel algorithme dans la lettre d’Abondance « Recherche & Référencement » #174 d’octobre 2015 :

« RankBrain est un algorithme « d’intelligence artificielle » et « d’apprentissage automatique » (Machine Learning) qui utilise une représentation des mots sous forme de vecteurs pour deviner les mots ou les phrases qui ont des sens similaires pour ensuite améliorer les SERP. (…) L‘intelligence artificielle, les réseaux de neurones et l’apprentissage automatique sont au cœur de RankBrain ».

Une autre définition ? Voici celle de Bloomberg, traduite chez Arobasenet !

“RankBrain utilise l’intelligence artificielle pour traduire de grandes quantités de textes en entités mathématiques — appelés vecteurs — que l’ordinateur peut comprendre. Si RankBrain voit un mot ou expression avec lequel il n’est pas familier, la machine peut faire une supposition quant à quel mot ou expression pourrait avoir une signification similaire et filtrer le résultat par conséquent, en le rendant plus efficace pour gérer les requêtes de recherche jamais vues auparavant.”

RankBrain est donc un algorithme d’intelligence artificielle et pas que, intégré au cœur de l’algorithme de Google. RankBrain analyse les mots, la sémantique, les relations entre les mots, les caractéristiques, les contextes, les intentions derrière les requêtes, … pour affiner les résultats, améliorer la pertinence du classement final, dans une optique d’améliorer l’expérience utilisateur. (Ça c’est moi qui le dit 🙂 )

NB : Guillaume et Sylvain Peyronnet parlent dans leur article de la lettre Abondance, de machine learning et deep learning ! Très intéressant, assez avancé et donc pas à la portée de tout le monde, mais je vous invite à la lire au moins pour le fun 🙂

Le RankBrain : fonctionnement et objectifs

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Source : Seroundtable

L’objectif est simple, je l’ai déjà évoqué plus haut : RankBrain aide le moteur de recherche à comprendre les requêtes pour offrir à l’utilisateur une page de résultats (SERP) encore plus pertinente.

En revanche, pour ce qui est du fonctionnement et des actions concrètes, c’est un peu plus compliqué. Paul Haahr, ingénieur de chez Google qui travaille sur le cœur du classement des recherches, a déclaré que : « Google comprend comment RankBrain fonctionne, mais pas vraiment ce qu’il fait… ». Nous voilà bien 🙂

Nous avons donc un problème avec deux équations : le fonctionnement de RankBrain et son action concrète.

Pour le fonctionnement, les Frères Peyronnet nous ont déjà donné pas mal d’informations dans la définition de l’algorithme. Si vous avez suivi, RankBrain utiliserait des vecteurs pour représenter des textes et ensuite faire des calculs de la mort qui tue pour trouver des relations entre les vecteurs et donc des expressions sémantiquement proches. La notion de cooccurrence devrait vous dire quelque chose. Google veut devenir plus intelligent et répondre le plus pertinemment possible à chaque requête.

Bon… Je pense qu’on a compris le sens. Maintenant, moi,, ce RankBrain me fait penser à Hummingbird. Déjà avec cette mise à jour Google nous montrait sa volonté de comprendre les requêtes, les intentions des requêtes et son désir de prendre en compte dans son algorithme l’aspect « sémantique » des recherches formulées. RankBrain pour moi vient appuyer et concrétiser cette volonté. Sa puissance réside dans l’intelligence artificielle qui va interpréter et reformuler la requête de l’utilisateur.

Comment cela fonctionne-t-il concrètement ? Je vais encore citer les frères Peyronnet, car ils ont fait vraiment un très bon boulot dans cet article de novembre 2015 que vous pouvez lire en vous abonnant à la lettre d’Abondance « Recherche & Référencement ».

  • Le moteur calcule en back-office les vecteurs pour toutes les requêtes qu’il connait
  • Lors d’une requête effectuée par l’internaute, le moteur transforme la requête en vecteur
  • Le moteur utilise son algorithme d’apprentissage profond (deep learning) pour trouver les vecteurs proches de celui de l’utilisateur dans sa base de vecteurs pré-calculés
  • La requête de l’utilisateur est enrichie avec les mots présents dans les vecteurs proches
  • Cette nouvelle requête est utilisée pour fournir des résultats meilleurs

Un exemple concret ? Noël Nguessan s’est prêté au jeu et montre sur son blog Arobasenet un exemple de relations entre les entités mises en valeur et interprétées par RankBrain. Une robe (1) d’une marque(2) portée par une célébrité(3) lors d’un d’évènement(4), 4 entités qui ont une relation entre elles et dont RankBrain pourrait s’en servir pour répondre à une question posée par un internaute qui ne spécifierait que 2 entités sur 4 par exemple.

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Comment optimiser son site pour le RankBrain ?

« Gary Illyes indique que les webmasters ne peuvent pas influencer le RankBrain. RankBrain agit directement sur la compréhension des requêtes, et non sur les pages en elles-mêmes. Il a donc un poids fort dans le classement, mais ne peut pas vraiment être compris et “truqué” par les référenceurs, il faudrait savoir ce qu’il valorise et avoir une influence sur les requêtes pour le contrôler, donc autant dire que cela va être difficile… » dixit Mathieu.

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Mais voyons ce que répond Rand Fishkin dans son Whiteboard Friday postée sur Moz le 30 septembre 2016 à la question :

« Optimiser pour le RankBrain : devrions-nous le faire ? Est-il possible de le faire ? »

Sa réponse :

« If you’ve been stressing over how to optimize your SEO for RankBrain, there’s good news: you can’t. »

Vous ne comprenez pas l’anglais ? Pas de soucis, je vais essayer de le traduire pour vous :

« Si vous vous mettez la pression pour savoir comment optimiser votre SEO pour le RankBrain, il y a une bonne nouvelle : vous ne pouvez pas ! » 

Tout est dit ! Rien à faire 🙂 Ne vous prenez pas la tête avec RankBrain, Google s’occupe de tout, tout seul comme un grand 🙂

Blague à part, Rand nous explique dans cette vidéo comment RankBrain fonctionne et on trouve quasiment les mêmes étapes que celles énoncées par les Frères Peyronnet, mais d’une façon plus simpliste. Je trouve intéressant de les comparer.

Pour Rand, lors d’une requête réalisée par l’internaute

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  • RankBrain va interpréter les requêtes, va analyser l’intention derrière la requête pour aider le moteur de recherche à comprendre ce que l’internaute cherche réellement
  • RankBrain après cette analyse, va s’aider des indicateurs, des signaux pour « classifier » les résultats. Vous vous posez la question, de quels signaux RankBrain s’aide-t-il. Eh bien, en fonction du type de la requête, RankBrain peux choisir : les classiques – la correspondance avec les mots que l’internaute a tapés, la diversité des liens, la diversité des ancres de liens, l’autorité du domaine… mais il peut également prendre en compte des signaux plus spécifiques comme : la fraicheur du contenu, l’engagement avec le contenu, le volume du contenu et les sujets en relation avec le contenu. Et c’est là la force de RankBrain : il va aider Google à choisir et prioriser les signaux qu’il doit prendre en compte pour classifier les résultats parmi un tas de signaux.

Bon alors, quel impact pour le SEO ? Pouvons-nous faire un SEO spécifique pour « actionner » le RankBrain ? La réponse est simple : non, pas vraiment. En revanche, si vous avez compris comment Google RankBrain fonctionne vous pouvez aller dans son sens. Rand nous donne 3 pistes de réflexion :

  • Première chose : arrêtons de penser une page, 1 mot clé. Déjà avec Hummingbird c’était le cas. Les mots clés sont importants et ça permet de se focaliser sur certaines requêtes, certes, mais le plus important c’est de réfléchir en termes d’intentions de requête. Il faut essayer de répondre aux questions des internautes et répondre à des intentions, à travers un contenu travaillé et réfléchi.
  • Deux : il y a beaucoup de signaux que Google peut prendre en compte lors du classement. Il faut, soit essayer de travailler sur tous les fronts, soit choisir en fonction de l’univers. Si dans votre univers, la fraicheur de contenu est très importante, vous allez publier régulièrement et mettre à jour régulièrement votre contenu. L’exemple que donne Rand du Netfix est tout à fait dans ce cas de figure. Mais un magazine en ligne qui traite de l’actualité, aura également intérêt de publier des news d’actualité. C’est de « l’information chaude » que l’internaute va rechercher. La fraicheur du contenu ne vous concerne pas, peut-être qu’il faut rester classique dans vos optimisations et appuyer sur une bonne stratégie de netlinking ou une stratégie de contenu (diversification de sujets, volumétrie d’articles… )
  • Trois : la réputation de votre site se fera sur certains signaux justement en fonction du travail que vous allez accomplir directement ou indirectement. Google va associer votre site à certains signaux et ça va lui permettre de vous faire ressortir dans des résultats en fonction de ça. L’important c’est de réussir à vous « coller » une réputation qui correspond à votre stratégie seo : site qui publie régulièrement, site qui publie des actualités, site qui publie des articles de fond, site qui a beaucoup de liens entrants car beaucoup de monde en parle, site avec un fort engagement utilisateur ..

Voilà les amis ce que j’avais envie de partager avec vous sur le RankBrain. Rien de très nouveaux mais au moins vous savez maintenant ce que c’est, comment il fonctionne et qu’est ce qu’on peut faire pour le SEO.

Pour conclure, RankBrain n’est pas un algorithme classique donc il est difficile de dire ce qu’il faut vraiment faire pour coller à son fonctionnement. Mon conseil, oubliez un peu tout ça, oubliez un peu Google, concentrez-vous sur l’utilisateur et je pense qu’indirectement, si vous répondez aux attentes des internautes vous allez répondre aux attentes de RankBrain et donc de Google.

Bon SEO à tous !

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14 réflexions au sujet de « RankBrain : le cerveau de Google ! »

  1. Tout d’abord merci pour cet article instructif et bien développé, alors je suis content de savoir que penser SEO pour le RankBrain, c’est inutile car depuis 2 ans, j’ai oublié Google, j’écris pour me faire plaisir et partager des émotions avec les internautes, et ça va beaucoup mieux ! même si google ne m’a toujours pas compris…
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  2. D’où l’intérêt de réaliser une étude profonde du champ lexical avant d’entreprendre un travail de référencement naturel !

  3. Merci Alexandra pour cet article profond.
    Le plus interessant c’est la partie “machine learning”. J’ai hate de voir comment l’algo va évoluer, sans update nécessaire.
    C’est ultra puissant.

    Je pense en effet que le but premier est d’ameliorer la comprehension des requêtes.

  4. D’où l’intérêt du cocon sémantique (L. Bourrelly) et meta mots (C. Méline) !
    Enfin bon, à terme les ingénieurs de Google ne comprendront même plus comment fonctionne exactement “Google”, qui s’auto-gérera (-adaptera).

  5. Super Alexandra,

    En lisant le début de ton article, je me suis dit, je vais coller en commentaire le whiteboard de Fishkin… mais tu l’as fait, donc j’ai rien à dire, sauf que j’avais déjà oublié le principal depuis son visionnage 🙁 Ton article complète super bien ce que l’on doit retenir sur ce “machin” qui reste néanmoins super complexe à appréhender dans son mécanisme, en tirer les marrons du feu ensuite en Seo en rajoute une couche ! Qui a dit que le Seo était pas intéressant ? 😉

  6. Jusqu’ici, je ne connaissais que les algorithmes (Penguin et Panda) et leur pouvoir de décision. Maintenant, il faut aussi tenir compte de ce fameux RankBrain. Cela donne de l’importance aux métiers des rédacteurs et des référenceurs.

  7. Quand on voit ce que Google appelle “Qualité” pour le contenu des pages on s’étonne moins de certaines SERPs.

    Le rankbrain renforcerait dont la pertinence des réponses selon les critères de google.

    Ces 5 dernières années je ne vois pas en quoi Google m’a donné de “meilleures réponses”…. et vous ?

  8. Merci pour cet article très intéressant !

    Pour ma part, je ne connaissais que Panda et Penguin, mais plus on avance et plus cela devient difficile de suivre telles ou telles bonnes pratiques pour satisfaire Google. Entre les algos mit à jour en temps réel et la découverte de RankBrain, au final la priorité reste l’expérience utilisateur, la mise à jour et la pertinence de ses contenus pour être aux normes de tout ce beau monde.

  9. Le Seo évolue vite.La quantité et toujours moins de qualité.Remarquez vous en lisant des articles le nombre de textes identique d’origine “Spintax content”?
    Je retourne lire mon journal.làThx pour l’article.

  10. Bonjour,
    J’apprécie la profondeur de cet article. Comme quoi il y a à en dire sur le cerveau de Google 🙂
    Je pense que si l’on écrit pour ses lecteurs et non pour les robots, on solutionne pas mal de problèmes au final !
    Adam.

  11. Avec l’apparition de cet algorithme de Google, finis les contenus textuels alourdis avec des expressions-clés qui sont tout sauf du français ! Désormais, il faut élargir le champ sémantique des pages et rédiger dans un langage naturel et fluide afin de plaire à Google et apporter une vraie valeur ajoutée aux internautes. Le référencement du futur ne va plus impacter la qualité rédactionnelle des contenus.

  12. Merci beaucoup, cela met l’idée en place. Récompensé par des ressources, c’est le meilleur !
    Avec cet algorithme de Google, le contenu textuel n’est plus submergé par des expressions clés autres que le français ! Désormais, il est nécessaire d’élargir le domaine sémantique de la page, d’écrire dans un langage naturel et fluide, afin de plaire à Google et d’apporter une réelle valeur ajoutée aux internautes. Le SEO du futur n’affectera plus la qualité éditoriale des contenus.

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